Sur le terrain, j'aimerais autant que possible éviter les engins à moteurs. Plusieurs raisons à cela :
- économique d'une part : l'équipement motorisé coûte (très) cher et une fois qu'on a acheté un outil, on ne voit pas bien sur quel critère on déciderait de ne pas en acheter d'autres.
- idéaliste d'autre part : l'envie d'un "retour aux origines", à ce "bon vieux temps", qui n'est sans doute bon que parce que je ne l'ai pas connu. Grâce à la faux j'ai le plaisir d'expérimenter le mal de dos qu'avaient peut-être les anciens après une journée à donner des coups rotatifs.
- écologique, enfin et surtout : ne pas consommer d'énergie fossile (ou en tout cas, s'en passer autant que possible), ne pas faire de bruit, ne pas avoir un engin à détruire massivement la biodiversité (les grillons, criquets, sauterelles et autres insectes ont aussi droit à un espace de vie), ne pas écrabouiller les sols, etc.
La faux, j'ai décidé de l'acheter en ligne chez un revendeur spécialisé : le comptoir de la faux.
La raison à cela n'est pas économique cette fois, mais l'envie d'avoir un outil de qualité, adaptable : les poignées sont réglables sur le manche, ce qui est sensé favoriser une bonne position et donc éviter d'être complètement cassé après l'exercice, la lame est interchangeable : une courte pour le débroussaillage, une longue pour la fauche du foin frais. Et puis c'est aussi sympa de favoriser des fabricants européens plutôt que d'acheter du "made in China". La lame est italienne, le manche autrichien.
l'herbe est très sèche et par endroits, assez couchée... |
on y va quand même ? |
Quelques petits déboires de débutant : au premier essai, horreur ça ne marche pas, mais alors, pas du tout ! La faux se bloque dans l'herbe (comme un bourrage papier dans l'imprimante), rien n'est coupé, ô rage, ô désespoir !
Après quelques réflexions et quelques lectures, je découvre, ô surprise, qu'il convient d'aiguiser la faux avant de s'en servir. Bizarre n'est-ce pas ? (Bah, oui, je croyais qu'elle était vendue déjà aiguisée, mais en fait, non.)
Un coup de lime pour virer l'espèce de vernis protecteur au niveau du tranchant. Un coup de marteau, +/- bien posé sur l'enclumette achetée avec la faux, un coup de pierre à aiguiser, et, ô miracle : ÇA MARCHE !
Oui, j'en ai pas fait beaucoup, je sais ... |
Lasai s'est fait un petit nid sous les buissons. |