La bonne surprise du jour : notre mare est presque pleine. Et ce, en à peine une semaine ! Je suis curieux de voir ce que ça donnera la prochaine fois.
vue de la mare vers le sud-ouest
vue de la mare vers l'ouest
la mare vue vers le nord
vue sur la vallée (au nord)
schéma du terrain (le nord est en haut) : la goutte = la source, le rond = la mare, le trait blanc = les chemins débroussaillés, en vert-foncé = le roncier, en vert-clair = les bois
la butte
La rosette d’œillet couronné à survécu aux limaces et autres chenilles.
Nos quelques bandes de (futures) cultures, couvertes de paille.
méthodologie d'intégration employée : j'ai enlevé la terre sur l'épaisseur d'une bêche (20 cm), j'ai mis une couche de paille, une couche de terre, une couche de paille, une couche de terre.
... une couche de paille, une couche de terre ...
et même un peu de vieux restes mal compostés et à moitié fermentés de gazon.
Et puis j'en ai eu marre assez rapidement de brasser de la terre : le sol est hyper lourd (argile + eau ... !), sans doute aussi parce que très compacté : j'avais du mal à enfoncer la bêche en dessous de 20 cm... Les grosses mottes de terre étaient très dures à rompre : avec la fourche-bêche, les dents pénètrent dans la terre sans rompre la motte (qui colle ensuite à l'outil et qu'il faut extraire au pied) et même à la main, la glaise est tellement dense et tellement collante que c'était très fastidieux. Au moins j'ai vu les "argiles bariolées" dont parlent les géologues :
du orange, du rouge, du crème, du marron ...
Alors bref, et puis j'ai quand même vu pas mal de vers-de-terre. Bon j'ai eu la flemme de compter. Marcel, mea maxima culpa (https://www.youtube.com/watch?v=J0h40xDMwxw), mais comme tu dis que eux font du lombrimix et que le boulot est bien plus fin que nos gros engins, je leur abandonne momentanément le travail. Momentanément, car j'ai bien entendu quand François - de VdT-prod' - explique que si on leur laisse le boulot sur un sol tassé, ça peut prendre quelques (trop longues) années.
la "forêt" du voisin à l'Ouest (à gauche), la vallée au Nord (au fond) et le roncier à l'Est (à droite).
les arbres dans le bois du voisin
la source
au dessus de la source
le roncier sur le "chemin" qui remonte de la source vers le sud
le même chemin une fois débroussaillé
on est arrivé jusque là
je n'avais pas montré la lavande et le romarin (tas de terre issue de la mare)
Cela faisait un moment déjà que je voulais faire un test de sol, afin de déterminer un peu plus précisément le type de terre présente sur le terrain. Il me semble assez argileux, avec cependant une certaine quantité de sable.
NB : j'ai également été jeter un oeil à la carte géologique. Voir ici.
Le trou de bêche pour prélever mon échantillon de sol
J'ai donc procédé au test "de la bouteille" :
Alors, oui, c'est du gros approximatif, mais c'est moins cher qu'un test en laboratoire et probablement suffisamment précis pour l'usage que je vais en faire.
Et voilà ce que ça donne :
En première mesure sur le terrain (mais il faudra attendre 24h et une décantation totale pour avoir des chiffres plus précis) : 59% de matières "grossières" (qu'on suppose correspondre aux sables), 21% de matières "fines" (qu'on suppose correspondre aux limons) et 20% de matières "extra-fines" (qu'on suppose correspondre aux argiles).
En deuxième mesure après 12h de décantation, les curseurs ont bougés : 43% de "sables", 32% de "limons" et 25% d' "argiles".
Ce qui donne, si on interprète ces nombres à l'aide du diagramme des textures du sol, un mélange qui correspondrait aux "limons argilo-sableux.
À nouveau il semble opportun de répéter que tout ça c'est "à la louche". De plus, l'eau dans ma bouteille contient encore des particules en suspensions qui vont décanter et donc venir augmenter la couche d' "argiles", ce qui fait que le pourcentage de ceux-ci devrait encore grimper.
[édition du 10/11/2018 : à ma grande surprise, le niveau n'a pas augmenté mais largement diminué (tassement ?), de plus il y a encore énormément de matières en suspensions dans l'eau libre de la partie haute de la bouteille. Je publie ci-dessous une photo de la bouteille prise aujourd'hui (donc après une semaine de décantation)]
Les nouvelles proportions sont donc : 52,6 % de matières "grossières" (sables ?), 27,8 % de matières "fines" (limons ?) et 19,6% de matières "extra-fines" (argiles ?). Soit une interprétation d'après le diagramme des textures : Sables argilo-limoneux.
Je trouve ça assez intéressant d'avoir la possibilité de tester une hypothèses (la vidéo de PermacultureDesign) et de regarder comment ça réagit. Ce constat dans l'évolution surprenante de la sédimentation, la difficulté d'interpréter les limites des couches : voilà des choses qui stimulent ma curiosité. Fin de l'édition du 10/11/2018]
[édition du 09/12/2018 : la sédimentation continue dans la bouteille mais n'est toujours pas terminée : il y a maintenant environ 3,5 cm d'eau claire dans le haut de la bouteille, mais encore 7 cm d'eau trouble. Certes la bouteille est posée sur mon bureau et il est donc probable qu'elle reçoive quelques vibrations quand je suis devant l'ordinateur, mais aucun choc à même de relever de manière nette le taux de matières en suspensions.
Auparavant je ne voulais pas placer la limite entre sables et limons vers 3 cm car je pensais que les éléments grossiers visibles à ce niveau constituaient un biais, et j'estimais que la texture visible et la couleur sous et au dessus des éléments grossiers était très similaires, alors que j'avais l'impression de voir un palier de couleur et de texture vers les 5 cm. Aujourd'hui ma perception est différente, je n'arrive plus bien à constater la limite que je fixais vers les 5 cm, et par contre celle autours des 3 cm semble plus nette.
Cette nouvelle lecture, associée à la sédimentation et au tassement, donne les proportions suivantes : sables 36,1%, limons 50 %, argiles 13,9% (avec une fine couche d'argile orange-rougeâtre tout en haut de la colonne de sédiments).
Après interprétation via le triangle des textures, cela donne des limons sablo-argileux (Lsa). Fin de l'édition du 09/12/2018]
[édition du 24/12/2018 : la semaine dernière (le 19/12) le niveau de l'eau encore trouble avait largement baissé.
Aujourd'hui (24/12) la totalité de la matière en suspension visible à l'oeil nu dans la bouteille a fini de se déposer, ainsi la zone "laiteuse" entre 9 et 12 cm sur la photo précédente a disparue et l'on voit clairement le "fond de l'eau", c'est-à-dire le haut de la dernière couche sédimentée :
La sédimentation totale aura donc pris presque deux mois !
Fin de l'édition du 24/12/2018]
Édition du 27/05/2019 : j'ai à nouveau mesuré les niveaux dans la bouteille :
Sur cette image je fixe les niveaux des différentes granulométries à 4,5 cm, 7,8 cm, 8,8 cm et 9 cm, soit : 50% de "sable", 37% de "limons", 11% d' "argiles" et 2% inconnus (de la rouille ?). Cela correspondrait à des sables limoneux. Bon, sauf que au toucher et au "comportement" c'est pas du tout sableux...
Édition du 24/11/2019 : nouvelle observation, le niveau ne semble pas avoir évolué : toujours à 9 cm. Des fentes sont apparues dans la terre.
Bref, cet exercice d'identification du type de sol par ce "test de la bouteille" n'est franchement pas évident. La seule chose de sûr c'est qu'on a des grains assez grossiers jusqu'à 3,8 à 4 cm : du coup j'aurais envie de lire un niveau de "sable" assez élevé. Mais il me semble tout de même que la couche la plus basale n'est pas la plus grossière, or cela contredit la "loi de la sédimentation", qui voudrait que les plus grosses particules tombent les premières...
Mais bon... et puis ensuite comment distinguer franchement les argiles des limons ? À l'oeil, et sans habitude, sans exercice et sans repère ... ça me paraît franchement aléatoire.
Au final, au fur et à mesure de mes lectures j'ai obtenu des résultats différents pour le même échantillon : LAS -> LSA -> SL (douteux) ?
[édition du 29 février 2020 :
Une carte des types de sols vient d'être publié sur le GéoPortail (dans la thématique "Agriculture" accessible via le menu "Cartes" en haut à gauche)
vue de la carte des types de sols sur le Sud-Ouest
Alors, ça a pas l'air hyper détaillé à première vue, mais toute la richesse de l'info est cachée : il suffit de cliquer sur l'endroit qui nous intéresse pour voir apparaître une info-bulle avec de nouvelles infos :
Ici on a une première info détaillée, chez moi ça dit : "sols bruns, à charge grossière très importante, issus des
formations des Sables Fauves à cailloutis rubéfiés, des bords de
plateaux et hauts de pentes des coteaux (...)", on accède à une fiche détaillée en cliquant (flèche 2).
En dessous on a une information plus généraliste, ici "Brunisols (100 %)" avec à nouveau un bouton (flèche 1) pour en savoir plus.
Autre ressource : le site du Groupement d'Intérêt Scientifique pour l'étude des sols de France (GIS SOL) : et notamment dans l'onglet "Outils" il y a le "visualisateur" GeoSol, qui permet de visualiser des statistiques issues d'analyses de sols agricoles.
Exemple :
C'est très simple d'utilisation, à gauche on clique sur les onglets pour choisir les paramètres de restitution : les éléments analysés, l'échelle de restitution (la plus fine disponible est l'échelle cantonale), la période je choisi la plus récente, mais c'est intéressant de se balader à travers le temps pour voir si et comment ça bouge, et enfin comme statistique j'aime bien utiliser la médiane (mais la moyenne et d'autres mesures sont disponibles).
Ensuite on clique sur le canton de notre choix et une boite d'info s'affiche sur le côté dans laquelle on peut lire les données, et sur la gauche s'affiche la légende (attention à comparer les niveaux de légende avec les niveaux dans la boite info, on peut faire varier les niveaux de la légende pour affiner l'affichage en fonction de nos besoins).
voilà qui rend un peu moins intéressant les liens que je présente en suivant et que j'avais trouvé plus tôt (fin de l'édition)]
Les fins observateurs auront remarqué que le titre de ce billet indique "mares" (au pluriel donc). En effet, en arrivant, nous avons eu le plaisir de trouver notre première mare avec une belle flaque au fond
Il n'est donc plus question d'intervenir sur le profil de celle-ci (on a
pas envie de se mouiller les pieds, de s'éclabousser de boue, en tout
cas pas maintenant).
Donc nous avons lancé un deuxième chantier de mare. Pour l'instant seule une brouette a été extraite, mais c'est déjà mieux que rien.
Sur la première mare, plus précisément sur la "digue" nord-est, nous avons installé moultes boutures de saules et de bouleaux. En espérant que quelques unes prendront.
Enfin nous avons entrepris de planter des haies. Pour ce faire il faut de nombreux arbustes, et un achat en pépinière, même avec un prix de gros (qui est gros ?) nous serait revenu certainement fort cher.
Dans un premier temps, on se rabat donc sur une approche "économique" de la haie : couper des branches de saule, les tailler au format bouture, les enfoncer dans le sol, et paf, ça fait des chocapics. En tout cas pour l'instant on a donc une ligne de bâtons plantés dans le sol. Pour la haie, on verra d'ici deux-trois ans si ces bâtons daignent, d'abord prendre, et ensuite, grandir.
une future haie, pas chère et vite plantée, et ça tient dans une main ¿?
elle est pas belle ma rangée de bâtons ? comment ça on les voit même pas ? bande de pessimistes.
là en voilà un de bâton, oui là, tout maigrelet, au milieu de la paille. rôooh, faites un effort quand même
sous vos yeux ébahis (ou écarquillés, bon c'est presque la même chose), 5 boutures de saule s'apprêtent fièrement à former une haie (si, si, fièrement !)
Et donc pour obtenir ces boutures, j'ai dû (encore!) me battre avec la ronce :
[Édition du 10/11/2018 : En visionnant une vidéo sur l'agroforesterie où il est justement question de planter des haies, j'apprends avec horreur que les graminées sont très compétitives vis-à-vis des jeunes arbres et que pour éviter cette concurrence déloyale, il vaudrait mieux leur poutrer la gueule avec une bonne grosse couche de mulch. Bref, je sais quoi faire la prochaine fois qu'on va au terrain.]
Ci-dessous la playliste dans laquelle j'ai trouvé l'info, malheureusement je n'ai pas noté dans quelle vidéo. Certes un visionnage intégral est un peu long, mais c'est très intéressant.
Deux petits crapauds - des alytes acoucheurs - un très jeune et un de taille moyenne, se "planquaient" entre les pots de boutures que nous gardions contre le mur de le maison. Comme nous déplaçons ces pots demain pour les emmener sur le terrain, nos petits voisins ont étés placés dans un tas de feuilles humides.