jeudi 30 septembre 2021

Quel système d'irrigation ?

En bleu clair un trajet possible de la conduite d'irrigation

Dénivelé depuis le bord de route (à gauche du graphique) jusqu'au bout de la conduite (à droite du graphique) NB : les axes x et y ne sont pas à la même échelle !

Variante du projet d'aménagement du terrain

le tracé de la conduite ne passe plus par le point haut du terrain ce qui fait diminuer le dénivelé positif et le réduit à ~ 1,5 m !

Longueur du réseau : ~ 300 m (320 m selon le second tracé)

Dénivelé positif : ~ 2,5 m (~ 1,5 m selon le second tracé)

- Pression à l'entrée du terrain : 4 bars (indication du syndicat des eaux, si possible à vérifier par une mesure)
- Débit à l'entrée du réseau : 2,8 m3/h (indication du syndicat des eaux, si possible à vérifier par une mesure)
- diamètre de sortie du compteur : 15 mm

- la canalisation du réseau est en diamètre 25 mm (probablement 20 mm en intérieur d'après le technicien)

Pression nécessaire sur la parcelle : 

-> 2 bars pour du goutte à gouttes (source, p. 3)

-> 0,7 à 4,5 bar pour de la micro-aspersion (exemple de catalogue)

Le besoin en arrosage se raisonne en comparant les pertes aux réserves et aux besoins.

La réserve (RFU : Réserve Facilement Utilisable par la plante) dépend de la qualité (texture) du sol (et des pluies ou arrosages précédents).

Les pertes sont données par l'évapo-transpiration, donnée en mm/j, elle dépend de la chaleur et du vent.

ETM (Évapo-Transpiration Maximale) = ETref (max. : 8 mm/j en juillet dans le Sud-Est) × Kc (coefficient cultural, max : 1,3 - il s'agit de la culture de chou-fleur en fin de croissance)

D'où ETM = 8 × 1,3 = 10,4 mm/j

Le Béarn c'est pas le Sud-Est (!) mais à Mesplède le terrain est exposé au vent (sommet de coteau) et en juillet il fait quand même chaud !

Ensuite, certes, le Chou-fleur ne se cultive pas bien en plein été, mais la tomate en fin de croissance à un Kc de 1,2 ce qui n'est pas bien loin.

Donc c'est un ETM peut-être un peu surestimé, mais qui peut le plus, peut le moins.

Débit de pointe (débit maximum nécessaire) = ETM × surface

Dp = 10,4 mm/j × 0,42 ha (surface maximale cultivée à Mesplède)

pour rappel, 1 mm/ha = 10 000 L/ha = 10 m3/ha

Dp = 10,4 mm/j × 10 m3/ha × 0,42 ha = 43,68 m3/j

Si on arrose durant 10h dans la journée, alors Dp = 43,68 ÷ 10 = 4,4 m3/h

Pertes de pression dans le réseau et choix du diamètre des tuyaux

Références : https://chemin-de-paysan.blogspot.com/2020/02/formation-irrigation-par-ble-le-18.html et surtout la source : http://www.ardepi.fr/fileadmin/user_upload/Provence-Alpes-Cote_d_Azur/124_Eve-Ardepi/Interface/publications/eau_fertile/22Conduites.pdf

Pertes liées au dénivelé = 1 bar pour 10 m de dénivelé positif (équivalent à 10 m de colonne d'eau ou mCE)

Pd à Mesplède = 1 bar × 2,5 m (mon dénivelé) ÷ 10 m = 0.25 bars de perdus

Pertes de charges = pertes liées à la longueur du réseau, dépendent du diamètre du tuyau.

Pour un débit de 4,4 m3/h, un diamètre 50 mm a une perte de charge de 2,5mCE/100m linéaires, doit 7,5 mCE pour mes 300 m linéaires de réseau.

Pc à Mesplède = 1 bar × 7,5 mCE ÷ 10 = 0,75 bars de perdus.

Soit Pd + Pc = 0,25 + 0,75 = 1 bar de perdu

auquel il faut ajouter 10% de Pertes singulières (Ps) dues aux éléments ralentissants dans le réseau (coudes, T, réducteurs, vannes, etc.)

Soit Ps = 1 bar × 10% = 0,1 bar

Soit Pertes totales = 1,1 bar

Pression à la parcelle = pression en entrée du réseau - pertes totales de pression dans le réseau = 3 - 1,1 = 1,9 bar.

Ce n'est pas suffisant pour du goutte à goutte (2 bars minimum).

Donc on regarde le diamètre supérieur : 63 mm, pertes de charges de 0,5 mCE / 100 m linéaires soit 1,5 mCE pour mes 300 m de réseau, soit Pc = 1 bar × 1,5 mCE ÷ 10 = 0,15 bars de perdus.

Soit Pd + Pc = 0,25 + 0,15 = 0,4 bars + 10% = 0,44 bars de pertes totales, soit  3 - 0,44 = 2,56 bars : suffisant pour du goutte à goutte.

 Il faudra donc partir sur un diamètre de tuyaux de 63 mm minimum

NB : le diamètre suivant, 75 mm, donne une perte de charges de 0,1 mCE / 100 ml, soit 0,3 mCE pour mes 300 ml soit 0,03 bars de Pc, donc Pd + Pc = 0,28 bars + 10 % = 0,31 bars de pertes totales soit, 3 - 0,31 = 2,69 bars de pression à la parcelle : le gain de pression par rapport au diamètre 63 mm ne semble pas significatif (passage de 2,56 à 2,69 bars soit +0.13 bars)

Si c'est nécessaire, peut-être réfléchir à mettre un surpresseur ? 

 

Quantité d'eau nécessaire

Dans un sol limono-sablo-argileux (LSA) la RU est de 1,65 mm d'eau par cm de profondeur de sol. Donc si l'enracinement d'une plante dans ce type de sol se fait sur par exemple 20 cm, alors la plante accède à 1,65 x 20 = 33 mm de RU, ou 22 mm de RFU (RU x 2/3).

Avec un besoin en eau estimé à 10,4 mm/j, la RU permet donc de stocker l'eau pendant 3 jours. Passer ce délai, il sera nécessaire d'arroser pour compenser l'évapotranspiration.

Au total, pour mes 14 blocs soit 4200 m2, ce sont maximum entre 3000 à 4000 m3 qui sont nécessaires par an (soit en moyenne 250 à 330 m3 / mois, en été plutôt 380 m3 / mois).

Ce chiffre est une estimation haute (basé sur un besoin haut de 10,4 mm/j), la consommation réelle devrait probablement être inférieure.


Réserve ?

Quelle réserve ? pour quelle quantité d'eau ?

Un trou à l'air libre ? quelle surface ? 300 m2 par 2 m de fond = 600 m3

Une citerne souple (en pvc ou epdm) ? leur hauteur max est d'environ 1,6 m, il faut donc plus d'espace pour stocker le même volume d'eau.

Tout investissement doit se réfléchir au regard des économies escomptées.

Par exemple sur mon terrain le coût de l'eau agricole (hors taxe d'assainissement), est de 0,5 €/m3

 

Quelle capacité de récupération ?

Un hangar de 200 m2 + 2 serres de 270 m2 chacune = 740 m2 × 1,2 m de précipitation moyenne annuelle = 888 m3 MAX, donc inutile de prévoir plus de stockage. Comme l'eau ne tombe pas d'un seul coup mais tout au long de l'année, et qu'on l'utilise donc au fur et à mesure (et qu'en plus il y a de l'évaporation), on peut donc simplement compter les quantités qui tombe d'octobre à avril soit 800 mm, soit 592 m3, sachant que les surfaces de serre ne pourront peut-être pas être utilisées en entier (où placer les gouttières ?), ça risque de faire moins.

Bref. 600 m3 maximum pour récupérer l'eau de pluie dans la configuration de 740 m2 de toitures pour 1,2 m de pluviométrie annuelle semble largement suffisant.

Par rapport à 4000 m3 nécessaire, 600 m3 cela représente 15% des besoins.


samedi 11 septembre 2021

Paysages de Chalosse et Nord-Béarn entre Sorde-l'Abbaye et Bérenx

La Chalosse correspond au sud des Landes où s'alternent les plaines alluviales où sont cultivés le maïs et le kiwi, avec les coteaux +/- boisés.

En suivant les petites routes dans la basse vallée du Gave de Pau on passe par ces paysages de plaine agricole assez dévastée et monotone, où le bourgs conservent avec plus ou moins de réussite leur architecture traditionnelle et donc leur caractère et leur cachet.

cultures de kiwi
Église de Bérenx
Gave de Pau très encaissé
Vigne sauvage ou ensauvagée dans les arbres
le maïs

Visite de la ferme "la Caussade" à Sorde-l'Abbaye (40)

Dans le but de visiter la ferme où sont produits les légumes livrés à notre AMAP, nous sommes allé découvrir ce samedi matin la ferme de la Caussade* à Sorde-l'Abbaye.

*En gascon "la caussada" signifie "la chaussée", dans le sens de "la grand route". Dans le contexte de la ferme, le terme est sans doute adopté en référence au nom du lieu-dit ainsi qu'au nom du chemin tout proche "chemin de Lacaussade", lequel conduit effectivement vers la route principale du village.

ferme de la Caussade

Il s'agit d'une micro-ferme en maraîchage bio diversifié qui dispose de seulement 4500 m2 de Surface Agricole Utile (auxquels s'ajoutent 1500 m2 de bois). Il reste encore 1000 m2 de surface autours de la maison, dans lesquels il y a un petit poulailler qui sert à un usage domestique.

La ferme se trouve aux confins des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, à l'extrémité nord-ouest du chaînon de coteaux "Entre les Gaves"

La parcelle se trouve juste sous la crête du coteau, exposée au nord-est. Elle y est abritée du vent, dispose du soleil dès le début de matinée.

l'activité de maraîchage est développée sur la parcelle nº 321

PARCOURS :

Christelle et son compagnon sont NIMAculteurs (agriculteurs Non Issus du Milieu Agricole) : néo-paysans. Ils ont acheté la maison et le terrain (alors en prairie) en août 2019.

PERSONNES TRAVAILLANT SUR LA FERME :

C'est Christelle qui est agricultrice à titre principale. Depuis début septembre, un suppléant a été envoyé sur la ferme par la MSA (la mutualité sociale agricole) afin de permettre à Christelle de terminer sa grossesse sans avoir à réaliser les durs labeurs qu'exigent le métier.

SOL :

La carte géologique harmonisée indique "Fxb : Terrasse alluviale : cailloutis à matrice sablo-argileuse, sables grossiers gris à la base (Pléistocène moyen, Riss)", l'ancienne version papier donnait "Fw2 : Galets dans un gangue argileuse rougeâtre".

Et la carte pédologique précise : "limons jaunes sur galets".

La parcelle est en pente (15%) du sud-ouest vers le nord-est avec 15 m de dénivelé (de 50 m d'altitude en bas à 65 m d'altitude en haut au bord de la route).

IRRIGATION

L'irrigation est assurée par une citerne de récupération d'eaux pluviales issues de la toiture de l'habitation.

Elle est complétée par l'eau du réseau (eau potable) lorsque nécessaire.

A terme, ils souhaitent creuser une mare, de 120 m2 par 2 m de profondeur afin de stocker environ 240 m3 d'eau issue des toitures des serres.

MATÉRIEL :

La ferme est assez peu mécanisée : un motoculteur et une "brouette à chenilles" sont les deux plus gros engins nous ayant étés montrés :

après quelques petits soucis au démarrage, la brouette a vaillamment réussi à remonter deux caisses de courges et une veste

 

BÂTIMENTS :

En dehors de la maison d'habitation, il n'y avait pas de bâtiment sur leur terrain. Ils ont installé deux serres pour la production des légumes et une petite serre qui tient lieu d'abri de jardin où ils stockent du matériel.

Un abri de jardin "en dur" est prévu : la dalle a été coulée, reste à monter la structure.

serre abri de jardin

dalle devant accueillir le futur abri de jardin en dur

serre en haut du terrain

serre en haut du terrain

INTRANTS :

Du compost de déchets verts est acheté à la coopérative Loreki à Itxassou. Cette coopérative est en train de construire une nouvelle plateforme de compostage plus près de Sorde : à Hastingue, ce qui permettra à nos paysans de s'approvisionner plus localement et donc de faire baisser les coûts de transports.

CULTURES :

tomates


piments

à gauche cultures mixtes : radis (rapides), navets (moyens), carottes (lentes) - à droite : carottes seules

blettes

radis noirs

"ils seront grands comme ça"

vue sur les cultures et la serre d'en bas

radis noirs avec la serre "abri de jardin" et la maison à l'arrière plan

carottes

haricots

blettes

courgettes


courgettes

choux

serre du bas : tomates et "amour en cage" (Physalis)


miam miam

plants de physalis


mélange : radis et moutarde (cette dernière pour le mesclun)

poireaux

poivrons

vieilles salades en train de monter en graines


les courges, que nous avons aidé à récolter et à remonter


PROBLÈMES PHYTOSANITAIRES :

Christelle ne traite pas ses cultures. Il ne semblait pas y avoir de gros problème. Néanmoins, nous avons vu un certain nombre de papillons blancs - des Piérides - virevolter au dessus des légumes. Leurs chenilles sont très friandes des plantes de la famille des choux, radis, navets, moutardes (Brassicacées, anciennement Crucifères).

jeune chenille de Piéride de la rave (Pieris rapae) ou de Piéride du navet (Pieris napi), parfaitement mimétisée sur cette feuille de radis noir

 
chenille à un stade plus âgé de Piéride du chou (Pieris brassicae)
ses couleurs plus contrastées ne lui confèrent pas un aussi bon camouflage


PROJET AGRO-FORESTIER :

des arbres fruitiers ont été implantés, à priori environ une centaine sur l'ensemble du terrain, mais ce n'était pas évident de se représenter une centaine d'arbres, même jeunes. On avait l'impression de moins.


LE BOIS abrite quelques beaux chênes.

Cette zone ci-dessous, en bordure du bois, en bas du terrain accueillera bientôt le bassin de récupération des eaux de pluie issues des serres.

pulicaires (fleurs jaunes) et menthes à feuilles rondes (fleurs blanches)

Petite Centaurée

PERSPECTIVES

Il reste un peu, mais pas non plus énormément, de place pour ajouter de nouvelles zones de cultures. D'ici 5 ans les fruitiers devraient commencer à donner une petite production que nos paysans pourront valoriser. En attendant, le prix du panier à 8,50 € ne permet pas à Christelle de sortir un revenu digne et il sera demandé à l'AMAP, à l'occasion du prochain contrat d'augmenter le montant des panier à 10-12 €.

Sagartzea : fête des pommes basques - Mendionde : samedi 23 octobre 2021

Lekorneko Garroan jai egin du Sagartzeak bere 30 urtebetetzea. Euskal herriko sagar motak bildumatzea eta bultzatzea helburu du elkarte horr...