Le plessis : il a la double fonction de marquer la limite du terrain et de protéger la haie de boutures que nous avons planté juste derrière. Il n'a pas vocation à clore le terrain, mais simplement à marquer qu'il s'agit d'un espace occupé (et entretenu même si je sais que ma notion "d'entretien" n'est pas la même que la moyenne de mes concitoyens) et j'espère ainsi dissuader d'éventuelles incursions, notamment d'engins motorisés (nous en avions malheureusement observé les traces et même constaté directement la présence en deux reprises).
Début de fauche au bord de la route |
le plessis achevé et le bord de route fauché |
Selon les conseils que j'ai pu lire sur internet, il faudrait employer de préférence des branches de diamètre régulier. La photo d'illustration du site visité montrait un plessis totalement régulier dans une platebande très soignée. Je m'étais dit "bof, si mes branches n'ont pas le même diamètre, ça n'aura pas un rendu esthétique très régulier, mais à la limite, je préfère" (j'aime les herbes folles, les formes un peu torturées, ce genre de choses). Cependant à la réalisation je me suis rendu compte que ce conseil avait une conséquence tout à fait pratique : garantir la bonne tenue des branches et faciliter leur mise en place.
vue frontale du plessis |
Autre difficulté : l'adéquation entre le diamètre des poteaux (verticaux) et le diamètre des branches à tresser (horizontales), ainsi que l'adéquation entre la longueur des branches à tresser et l'espacement entre les poteaux.
Plus la distance entre les poteaux est courte, plus il en faudra (en nombre) pour réaliser une longueur donnée de plessis : éloigner les poteaux permet donc d'économiser en ressources. Mais pour avoir une bonne tenue du plessis, il faut que les branches horizontales soient suffisamment grandes afin de passer contre (devant ou derrière) au moins quatre, voire 5 montants (plus une branche horizontale passe contre un nombre important de poteaux, meilleure sera sa tenue). Si une branche horizontale passe contre seulement 3 montants elle risque de ne pas tenir, ou mal (et elle ne tiendra pas du tout si elle ne passe que contre 2 montants). Pour pouvoir se permettre d'écarter les poteaux (et donc d'économiser leur nombre), il faut donc disposer des branches horizontales suffisamment longues.
Ainsi pour assurer une bonne tenue des branches plessés, je recommande d'utiliser des longueurs d'au moins 2 m pour un écartement des poteaux légèrement inférieur à 50 cm (de centre de piquet à centre de piquet). De cette manière, chaque brin passe contre 5 poteaux.
L'écartement des poteaux doit aussi tenir compte du rapport entre leur diamètre et le diamètre des brins que l'on tresse entre eux, ainsi que de la souplesse de ces brins. Mais généralement, la souplesse d'une branche est assez bien corrélée à son diamètre. Celui-ci doit permettre une mise en place souple. Si le brin est trop rigide (~ trop gros) on aura plus de difficulté à le faire passer devant / derrière les montants.
Au contraire les poteaux doivent être suffisamment solides (~ suffisamment gros) pour supporter la pression exercée par le tressage.
De manière générale, il semble que les poteaux devraient être environ 3 (voire 4) fois plus épais que les brins que l'on plesse entre eux. Si le poteau est trop fin par rapport aux brins que l'on place contre lui, il risque de ne pas supporter la tension et donc de casser.
De plus il ne faut pas sous-estimer l'enfoncement des poteaux : 10 cm de profondeur, c'est très (trop) limite et ça ne permet pas d'assurer un bon ancrage (et donc une bonne tenue) des montants. Sur la photo ci-dessous on voit bien que les montants se sont écartés car nous ne les avons pas planté suffisamment profond. Bien sûr cela dépend aussi du type de plessis réalisé, notamment de sa hauteur finale au dessus du sol et donc des diamètres des matériaux. Je pense que pour 1m de hauteur au dessus du sol il doit falloir enfoncer sur au moins 20-25 cm cm. Donc 1/5 de la longueur totale du montant devrait être sous le niveau du sol.
vue latérale laissant deviner la ligne de boutures (à gauche) |
Il convient enfin de considérer deux types de "tenue" : la tenue contre les poteaux : diamètre suffisamment épais des brins par rapport à l'espacement entre les montants pour bien venir s'appuyer contre ceux-ci, et d'autre part la tenue entre les brins : un brin fin contre un brin 3 à 4 fois plus épais ne va pas permettre un appui correct des brins les uns sur les autres.
vue rapprochée du plessis |
Dans le cas du plessis sur ces photos je n'avais pas du tout organisé cet aspect (j'étais en mode "on y va et on verra bien") et on s'est retrouvé à prendre tout ce qui nous passait sous la main. J'ai été trop peu regardant sur la qualité des matériaux que nous avons mis en oeuvre, et au final je crains que ce plessis ne soit pas très pérenne. Étant donné qu'il a demandé près de 3 jours de travail à 2-3 adultes (coupe du bois, acheminement à pied entre le lieu de coupe et le lieu d'installation, préparation des brins, mise en place), c'est assez regrettable.
Néanmoins c'était une belle expérience et un chouette chantier, et le résultat, bien que tout à fait améliorable, est tout de même satisfaisant, ou en tout cas "passable".
ail des ours fleurissant sur le terrain |
vue du roncier depuis le haut du terrain |
Un autre chantier a été la plantation de jeunes érables (planes et sycomores) apportés par mes parents, ainsi que divers plantes issues de leur jardin.
Enfin nous avons fait quelques plantations dont des patates et des topinambours. Mais je n'ai pas pensé à faire des photos de tout cela.