lundi 26 mars 2018

Achat du terrain

Depuis que j'ai été voir le terrain près d'Orthez en janvier, j'ai eu l'occasion d'y retourner une fois en février avec un ami et une tarière mécanique. Nous avons fait des trous pour observer la qualité du sol.

Nous avons pu creuser jusqu'à 80 cm (limite de profondeur de la tarière) sans rencontrer de difficulté en 3 points différents du terrain. La terre était meuble malgré l'abondance d'eau (il a beaucoup plu à cette période). En un point nous avons observé une couche inférieure plus argileuse.

Après avoir réfléchis quelques semaines, j'ai finalement indiqué au vendeur que je souhaitait concrétiser l'achat. Le compromis de vente sera signé le 9 avril chez le notaire. Il y aura ensuite un délais SAFER de 2 mois avant de pouvoir signer l'acte authentique de vente : rendez-vous en juin !

Édition, le 10/04/2018
Ça y est ! Le compromis de vente est signé et je suis franchement impatient que le délais soit passé - en priant pour que la SAFER ne préempte pas le terrain - mais y'a pas de raison car je vais faire toutes les démarches afin de montrer le sérieux de mon projet.

Il me faut désormais faire la demande d'autorisation d'exploiter, que la notaire a tenu à inclure comme clause suspensive du contrat de vente. C'est sans doute mieux, même si ça m'énerve de devoir faire cette paperasserie maintenant, mais enfin comme ça, se sera fait.

Concernant le délai, ce sera plus long que je ne l'espérais : la notaire nous à dit de la rappeler fin juin et qu'on programmerait la vente pour la mi-juillet.

Voici un petit tour d'horizon rapide - sous une bonne averse - de la partie haute du terrain. Le lieu-dit indiqué sur les documents cadastraux est "Bragot".


Roncier à la place de l'ancien bois (vue vers le nord depuis le sud du terrain)

Partie sud du terrain, vue vers le sud (chemin de Cabane et maisons voisines)



Partie sud du terrain, vue vers l'ouest

Partie sud du terrain, vue vers le nord-ouest

Arbres en limite sud du terrain le long du chemin de Cabane

Partie sud du terrain, vue vers le nord

Partie sud du terrain, vue vers le nord, au bord du départ de pente

Partie nord du terrain, vue vers le sud

roncier à la place de l'ancien bois, vue vers le sud
 
Édition du 23/04/2018
La demande d'autorisation d'exploiter (DAE) est une démarche administrative qui permet au service de contrôle des structures de la DDTM (préfecture) de vérifier l'adéquation du projet agricole avec le Schéma Directeur Régional des Exploitations Agricoles (SDREA).

http://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr/Politiques-publiques/Agriculture-foret-et-developpement-rural/Vie-des-exploitations-agricoles/Autorisation-d-exploiter-Controle-des-structures#

Dans le cas de mon projet d'installation en maraîchage, les surfaces étant toutes petites (< 4ha), il semblerait que je ne suis pas soumis à DAE (*), c'est ce que j'ai su par un simple coup de fil à la DDTM. J'ai indiqué mon identité, mon adresse, présenté mon projet et indiqué les parcelles cadastrales concernées, et la personne que j'ai eu au téléphone m'a dit que je recevrai un courrier sous deux semaines avec l'autorisation d'exploiter.

(*) édition du 09/05/2018 : j'ai reçu le courrier de la DDTM confirmant que ma situation vis à vis de ces parcelles ne relève pas de la procédure d'autorisation d'exploiter au titre du schéma directeur régional des exploitations agricoles. J'ai enfin réussi à trouvé ce document (arrêté préfectoral du 31/12/2015) et son article 4 fixe effectivement le seuil de contrôle à 34,2 ha.


Édition du 24/04/2018
Le droit de préemption de la SAFER. Difficile, a priori, d'accepter l'idée qu'un organisme puisse préempter n'importe quelle vente de terrain agricole. Et pourtant il s'agit d'un mécanisme de sauvegarde important qui évite sans doute bien des dérives. La terre est un outil de travail pour l'agriculteur, il semble donc logique d'en réserver l'accès à ceux qui vont vraiment en faire un tel usage. Dans le cas contraire, ce serait la porte ouverte à n'importe quel type d'urbanisation incontrôlée, de projets de loisirs divers et surtout cela introduirait une concurrence impossible à tenir avec un revenu agricole : les prix des terrains s'envoleraient et on retournerait au moyen-âge où seuls les riches pourraient accéder à la propriété foncière, avec des fermiers esclaves, dont le travail permettrait tout juste de payer la location des terrains exploités et d'assurer une survivance de misère.

Donc vive le droit de préemption de la SAFER. Là où ça se corse c'est quand la SAFER voudrait préempter une terre destinée à un usage agricole. Mais là encore on comprends aisément qu'il faille permettre à un organisme public de réguler les ventes : cela permet d'instaurer des règles de priorité et donc d'assurer que les activités agricoles soient diversifiées, de permettre aux jeunes de s'installer.
Si la SAFER envisage de préempter, elle doit en informer l'acheteur potentiel et celui-ci peut alors faire valoir son projet.

Guide SAFER Aquitaine (2016)


Édition du 15 juillet 2018

ÇA Y EST ! J'ai enfin acheté le terrain ! Les choses sérieuses vont pouvoir commencer !

1ère visite de ferme

J'ai eu la possibilité de rencontrer Alain, maraîcher dans le Sud-Ouest pour visiter sa ferme et parler de son installation et de son fonctionnement. Cette rencontre a eu lieu début mars 2018.

Ce n'est pas le terrain d'Alain, mais c'est l'image (exagérée) qu'il m'a inspirée ...

1. Parcours
Alain travaillait dans l'éducation, il faisait son potager, il avait envie de changer. Il connaissait quelqu'un qui pouvait lui louer un terrain, il a fait le BP-REA en 2012. Il a fait son stage de formation chez un maraîcher puis a continué à travailler chez lui une saison payée en paniers de légumes.

2. Exploitation
Alain travaille sur une surface de 1,4 ha, dont 1000 m2 de serres.
30 variétés cultivées
Une saison c'est (entre autres) : 1200 choux, 10 000 poireaux, 6 000 oignons, 4 à 500 salades toutes les deux semaines
de la difficulté pour le poivron

"c'est un boulot parfois ingrat, avec beaucoup de tâches répétitives, on passe les journées à 4 pattes, 3 jours à planter des salades ... mais c'est métier superbe."

il ne produit pas ses plants mais les achète.

3. Irrigation
réseau de canalisations enterrées, aspersion + goutte à goutte

4. Outillage
Alain a récupéré le matériel d'un maraîcher qui arrêtait son exploitation.
Il a un broyeur à marteaux (pour détruire la précédente culture et les grosses mottes superficielles), une rotobêche (pour travailler le sol pas trop profondément), des outils à dent (un chisel et une herse canadienne, qui sont deux outils proches qui permettent de préparer le lit de semence = travail fin et superficiel), une herse rotative, une dérouleuse de bâches en plastique et une bénette qui s'attache à l'arrière du tracteur pour transporter tous les kg de légume.

5. Gestion de l'herbe
Il réalise un "paillage" de bâche en plastique, mais ça fait beaucoup de déchets (les bâches ne servent qu'une fois). Il souhaite passer à la toile tissée, plus chère à l'achat mais réutilisable.
Désherbage des trous de plantation et allées au rotofil 3 fois par saison.

6. Stockage et vente
Il n'a aucun bâtiment de stockage : la vente est faite sur place avec un préfabriqué avec auvent qui sert de magasin et tous les légumes sont récoltés frais.
La vente se fait 8 mois par an, les mercredi après-midi et samedi matin. Ponctuellement quelques petites ventes à des magasin revendeurs.

1ère rencontre accompagnement

J'ai pu rencontrer une conseillère de l'ABDEA, association affiliée à la Confédération Paysanne pour évoquer le processus d'installation et l'accompagnement que propose cette structure.

Cette première rencontre a eu lieu fin février 2018 et visait uniquement à échanger sur, d'une part, mon projet et son état d'avancement, et d'autre part me présenter les prestations proposées par l'ABDEA.

Il s'agirait d'un accompagnement payant (mais de coût relativement faible au regard des investissements globaux à prévoir pour une installation : quelques centaines d'euros).
Il se mettrait en place à partir du moment où je serais inscrit au BP-REA d'Hasparren (et plus concrètement ou plus intensivement après les 3 premiers mois de cours).

Il comprendrait :

> une assistance sur la réflexion de l'assolement en partant d'une première proposition qui reste à mon initiative (plan de prévision des cultures : espèces et variétés à cultiver, calendrier de culture, quantités de plants, y compris répartition entre l'atelier serre et l'atelier plein champ).

> une assistance sur la mise en place d'un plan d'investissement

> une étude de marché.

L'accompagnement se fait sur un an avec des suivis réguliers une fois par mois et le contact est maintenu suite à l'installation via l'adhésion à l'association.

En attendant de lancer cette aventure, la conseillère m'a recommandé

> de consulter Pôle Emploi pour connaître mes droits en cas de cessation de mon activité salariée (actuellement en CDD),

> de rencontrer les maraîchers installés pour échanger avec eux sur leur parcours d'installation et leur fonctionnement au quotidien.

dimanche 25 mars 2018

Origine et histoire des légumes

Cet article est né d'une interrogation : que mangeaient donc les européens avant l'arrivée des principales Solanacées comestibles (tomate, pommes-de-terre, poivron, aubergine, piment), des courgettes et courges ou encore du maïs, toutes plantes originaires des Amériques et donc inconnues du "vieux monde" avant le XVIe siècle ?

Il ne s'agit pas ici de rédiger des réponses, mais simplement de lister des ressources pour creuser la question.

Ortie, blé et ail des ours - images : réseau Tela Botanica

Domestication of plants in the old world. D. Zohary, M. Hopf, E. Weiss, 2012, Oxford University Press.


Carotte
V.H. Heywood : Relationships and evolution in the Daucus carotta complex. Israel Journal of Botany, 1983, vol. 32-2.

Bref aperçu taxonomique : La carotte (Daucus carotta) contient un certain nombre de sous-espèces dont les deux principales sont les sous-espèces (ssp) carotta et sativa. La ssp. carotta est la carotte sauvage et possède une racine blanche, grêle et ligneuse alors que la ssp. sativa est la carotte cultivée, orange ou violette et charnue.
Aire d'origine : la carotte est originaire d'Europe, d'Afrique du Nord et d'Asie occidentale et centrale.
Premiers indices de culture : citée par les auteurs romains et grecs, ceux-ci ne distinguent cependant pas clairement la forme sauvage des formes cultivées (ce qui laisse suggérer que ces dernières n'avaient pas encore les caractéristiques que nous leurs connaissons aujourd'hui et n'étaient peut-être que de carottes blanches un peu plus charnues et un peu plus tendres que les souches "franchement sauvages"), il semble qu'elle était aussi souvent confondue avec le panais (Pastinaca sativa, autre légume de la famille des Ombellifère qui a aussi une racine de couleur blanche). Les carottes colorées (violettes au moyen et proche orient et orange en occident) seraient donc apparues relativement récemment.

Chou
L. Maggioni et al. : Origin and Domestication of Cole Crops (Brassica oleracea L.): Linguistic and Literary Considerations. in Economic Botany, 2010, vol. 64-2.

Bref aperçu taxonomique : Le chou cultivé correspond à la même espèce botanique Brassica oleracea qui se rencontre à l'état sauvage sur les falaises maritimes de l'Europe (atlantique et méditerranée). Les nombreuses variétés connues ont ensuite été sélectionnées par la culture.
Aire d'origine : Europe
Premiers indices de culture :

Laitue
I.M. De Vries : Origin and domestication of Lactuca sativa L. in Genetic Ressources and Crop Evolution, 1997, vol 44-2

Bref aperçu taxonomique : La laitue cultivée (Lactuca sativa) serait apparentée à une laitue sauvage rencontrée en Europe et au proche-orient (Lactuca serriola).
Aire d'origine : Lactuca serriola proviendrait probablement du proche orient.
Premiers indices de cultures : La laitue aurait été domestiquée dans le croissant fertile en Mésopotamie (actuels Iraq et Syrie), avant d'être transmise via l'Égypte en -2500, puis la Grèce et la Rome antique où elles sont décrites dès -550, avant d'arriver en Europe nord-occidentale (elle est listée dans le capitulaire de Villis de 812). Il s'agissait alors de laitues à feuilles longues et pointues. De Vries indique que les variétés pommées n'auraient été décrites qu'à partir du XVIe et XVIIe siècle.

Oignon
Gurushidze et al. : Phylogenetic relationships of wild and cultivated species of Allium section Cepa inferred by nuclear rDNA ITS sequence analysis. in Plant Systematics and Evolution,2007, vol 269.

Pomme
A. Cornille et al. : The domestication and evolutionary ecology of apples. Trends in genetics, 2014, vol 30-2.
voir l'article de vulgarisation (accès gratuit) : Domestication history of the apple.

Bref aperçu taxonomique : Le pommier domestique (Malus x domestica) proviendrait principalement de l'espèce asiatique sauvage Malus sieversii, puis aurait été l'objet de croisements avec les pommiers sauvages d'asie occidentale (Malus baccata et Malus orientalis) et d'Europe (Malus sylvestris).
Aire d'origine : Asie centrale pour Malus sieversii, Asie centrale, occidentale et Europe pour Malus x domestica.

Premiers indices de culture : La domestication des pommes dateraient de 10000 à 4000 ans environ et leur arrivée en Europe pourrait avoir eu lieu il y a déjà 3000 ans.


Tomate (légume non européen)

I.E. Perralta & D.M. Spooner : History, origin and early cultivation of Tomato (Solanaceae). in Genetic improvment of Solanaceous crops. Vol 2 : Tomato, M.K. Razdan & A.K. Mattoo, 2006.


Histoire de l'alimentation en Europe

Époques celtiques et romaines
M. Enayat : Celtic and Roman food and feasting practices, a multiproxy study across Europe and Britain. Umea Universitet, 2014.

Moyen-Âge 
Le capitulaire de Villis, texte réglementant les domaines de Charlemagne et publié entre 800 et 812 liste les espèces devant être cultivées dans les jardins domaniaux.


A.T. Lucas, Gwerin: A Half-Yearly Journal of Folk Life, Volume III, No. 2, 1960(p. 3-43) (pdf : 1, 2 & 3) soutient que la base de l'alimentation des irlandais avant l'arrivée de la pomme de terre au XVIIe siècle était constituée par les céréales (avoine, orge, blé et seigle), le lait et les produits dérivés tels que le fromage et le beurre, la viande (principalement - et curieusement - le veau et non le mouton). Concernant les légumes, il cite l'oseille (sorrel), l'ortie (nettle), la moutarde des champs (charlock) - à moins (point incertain pour l'auteur) qu'il ne se soit déjà agit de chou qui est un proche parent de la moutarde, le cresson (watercress), l'ail sauvage en supposant qu'il s'agit de l'Ail des ours (en arguant qu'il s'agirait de la seule espèce d'ail native en Irlande qui soit vraiment commune), une sorte de céleri ou de persil de nature incertaine (imus ou umus), ainsi qu'une "plante à trois feuilles" dont l'identité spéculée pourrait être l'oseille des bois (wood sorrel) ou encore une luzerne ou un trèfle.
L'auteur indique que les haricots et les petits pois (beans and peas) ne semblent pas être mentionnés dans les sources disponibles avant l'invasion normande en Irlande (à partir de 1169).
Il est également question d'un légume racine dont l'identité est incertaine. Il pourrait probablement s'agir du panais, peut-être de la carotte [mais dans ce cas il faudrait se poser la question de savoir s'il s'agissait de carotte sauvage - dont la racine grêle, dure et blanche est certes aromatique mais donne peu à manger - ou de l'actuelle carotte cultivée, sous-espèce de la première], ou encore de la betterave.
Par ailleurs, il semble qu'un certain nombre d'algues marines aient été consommées de manière assez régulière.
Enfin les espèces de fruits disponibles étaient assez peu nombreuses : prunelle (sloe), merise (wild cherry), framboise (raspberry), mûre (blackberry), fraise des bois (l'auteur parle simplement de "strawberry" mais les fraises modernes sont issues de croisements d'espèces sud-américaines, donc inconnues au Moyen-Âge en Europe), sorbe (fruit du sorbier des oiseleurs : rowan), pomme sauvage (crabapple), sureau (elderberry), myrtille (whortleberry), airelle (cranberry) et noisette (hazel nut).

Sagartzea : fête des pommes basques - Mendionde : samedi 23 octobre 2021

Lekorneko Garroan jai egin du Sagartzeak bere 30 urtebetetzea. Euskal herriko sagar motak bildumatzea eta bultzatzea helburu du elkarte horr...