dimanche 17 décembre 2017

Objectifs partie 1

Quels sont mes objectifs en me lançant dans ce projet ?

17 décembre 2017

-> être (presque) autonome en nourriture
-> avoir un lieu où vivre (sans payer de loyer ou de remboursement d'emprunt)

Oui je veux une vie de hobbit, sans les aventures des Saquets. Et alors ?


Toute ma réflexion part de ces deux besoins. Parce que je n'aime pas l'idée qu'il faut obligatoirement s'endetter (via un emprunt auprès d'une banque) et pour cela être prisonnier d'un boulot (salarié) pour vivre dans notre société. La découverte des techniques d'autoconstruction et de maraîchage sol vivant me laissent penser qu'une autre voie est possible.

Il convient bien sûr de préciser ces objectifs et surtout les étapes et les délais que j'envisage.

Pour la nourriture le plus simple me semble de commencer par les légumes et les légumineuses. Doivent suivre très rapidement les céréales. Puis à moyen terme les fruits et les poules et enfin à moyen-long terme, les oléagineux (et surtout les moyens d'extraire l'huile) et peut-être une vache.
Certaines productions me semblent difficiles à atteindre. C'est le cas du sel notamment et d'un certain nombre d'épices qui sont sans doute exotiques (ne serait-ce que le poivre).

Pour l'habitation, j'envisage de procéder par étape. D'abord une cabane, puis de l'agrandir petit à petit.

Alors j'ai regardé les vidéos des youtubeurs qui parlent de permaculture. En m'appuyant sur la première vidéo sur le design de Damien (Permaculture, Agroécologie, etc.), il donne une surface minimale de 1000 m2 pour une indépendance alimentaire en légume pour une famille de 3 personnes.

Donc j'ai commencé à regarder les terrains constructibles d'au moins 1000 m2, accessibles avec mon budget limité (30 000 € sans emprunt).

Et là j'ai commencé à pleurer. D'abord il faut partir s'isoler dans des tout petits villages dans des campagnes reculées, et en plus les terrains sont rarement sympathiques. Je comprends qu'avec un budget limité on n'ait pas accès à de beaux terrains en centre ville, mais là non seulement c'est très isolé, mais en plus les terrains que j'ai vu dans mon département (Pyrénées-Atlantiques) sont assez pourraves : a) un fond de talweg orienté au nord avec une ruine et complètement embroussaillé avec de très gros arbres au milieu de la parcelle, b) au milieux de lotissements où toutes les maisons se ressemblent et sur des terrains très pentus, c) à plat mais avec une ligne haute tension au dessus du terrain et même un pylone dans le jardin. J'en passe ...

Moi je voulais "Cul-de-sac" et on me propose le Mordor : y'a embrouille.


Et puis ces terrains avaient une superficie de 1000 m2 environs, et ça me semblait quand même assez petit pour mettre une cabane, un jardin potager pour se nourrir à l'année et des arbres fruitiers. Sans parler d'avoir des animaux.

Quand j'ai demandé à l'agence immobilière qui nous faisait visiter s'il y avait des terrains avec des plus grandes surface dans mon budget, on m'a répondu que ce serait uniquement des terrains agricoles (et donc inconstructibles sauf pour les agriculteurs).

Et c'est là que l'idée de devenir agriculteur s'est installée comme une solution - qui plus est fort plaisante - au problème financier que je rencontre.
Choisir un mode de vie différent de celui que j'avais imaginé jusque là pour répondre à un besoin vital dans une situation précaire.

Alors il s'agit certes d'un changement radical de perspective et d'aucuns pourraient me taxer d'opportunisme. À cela je réponds premièrement : et alors ? Oui je saisi une opportunité, une possibilité, mais il ne s'agit pas d'une vile manœuvre  pour acquérir une terre à bas prix, c'est un changement radical de style de vie avec toutes les conséquences que cela implique de devoir assumer.


Et en plus ce n'est pas si éloigné de ce que j'ai pu envisagé jusqu'à présent : j'ai étudié dans un lycée agricole car je voulais vivre en extérieur et je me suis très rapidement orienté vers le végétal. Certes j'ai d'abords opté pour d'autres perspectives de métier, mais finalement le maraîchage - qui combine donc agriculture et plantes - n'a sans doute jamais été bien loin, c'est simplement que je n'avais pas su l'envisager avant 2017.

samedi 16 décembre 2017

S'installer en maraîchage bio : ressources

Quelques lectures



Lors de la journée d'information "s'installer en maraîchage bio" à Pau le 8 décembre dernier, l'intervenante nous a donné quelques documents :

-> le plan d'investissement mis à jour après installation d'un maraîcher du 64 (installation récente).
-> le guide "Les productions maraîchères en agriculture biologique" 2016 de Pantxika Halsouet / Bio d'Aquitaine
-> de nombreux documents techniques en format numérique


---

Autres lectures trouvées sur le Net


Maraîchage bio en Basse-Normandie : des clés pour se repérer. Marquet, A. & Gomez, A. 2015. AgroBio Basse-Normandie. [PDF]

S'installer en maraîchage. Guide pratique. 2016. AgroBio Aquitaine & Midi Pyrénées. [PDF]

samedi 9 décembre 2017

S'installer en maraîchage biologique

C'est le titre de la formation proposée par Maite Goienetxe de l'association BLE et que j'ai été suivre ce vendredi 8 décembre 2017 à Pau, à la maison de l'agriculture.

La Maison de l'Agriculture à Pau. Je vous laisse apprécier la superbe sculpture devant la porte ...

Durée de la journée : 9h30 - 12h30 et 14h30 - 18h00

Cette journée d'information / formation a permit d'aborder les thématiques suivantes :
  • Une parcelle agricole:  prix, modalités d'accès, de production....
  • Installer des réseaux sur sa parcelle: eau, électricité....
  • Les serres: réglementation pour installer une serre, choix des serres, montage....
  • L'irrigation: autorisation, type de matériel...
  • Le bâtiment de stockage...
  • Le parc matériel : quels choix stratégiques (petit, moyen, grand) et pour quels objectifs....
  • Les investissements, la réalité des chiffres....
  • Quelles productions en 1ère année...
  • La commercialisation, les prix....
Nous étions huit à assister à la formation. 2 femmes et 6 hommes, sur des âges - à vue de nez - entre 25 et 45 ans. Tou·te·s avec des parcours assez différents : la majorité semblait avoir au moins une petite expérience de culture (jardin perso, ouvrier agricole en maraîchage), mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Seule une personne avait déjà du foncier.

Voici quelques notes prises lors de cette journée :

Choix de la parcelle
On ne peut pas faire du maraîchage partout, il faut prendre en compte le type de sol. La première chose à faire c'est vérifier la profondeur du sol (avec une bêche ou une tarière) : s'il n'y a que 15-20 cm ce n'est pas suffisant. Un pied de tomate s'enracine sur 50 à 80 cm.
Attention à l'environnement de la parcelle : une belle forêt peut sembler accueillante mais posera probablement des problèmes d'ombre portée, or pour faire pousser des plantes, il faut du soleil.
Quelle surface minimum ? La recommandation* est de 1,5 à 2 ha afin d'avoir la place d'organiser l'assolement (rotation des cultures). Attention à ne pas oublier les surfaces de circulations : elles représenteraient au moins 20% des surfaces plantées.
Prévoir environ 10 à 20% de surface sous abri, soit 1000 à 2000 m2 de serres (voir plus loin le chapitre à ce sujet).

* Le début de la journée a été l'occasion d'une mise en garde contre les modèles "utopistes" (le mot n'a pas été dit, mais ça semblait assez implicite) portés par les partisans des micro-fermes sur l'exemple du Bec Hellouin. Sans remettre en question directement les résultats de l'étude démontrant la viabilité de ces systèmes, Maite Goienetxe nous a alerté sur le fait qu'il s'agit d'une seule expérience et que la viabilité de ce genre de fonctionnement n'a pas pu être démontré sur un nombre de structure à même d’asseoir la légitimité de la démarche.
Pour ceux qui souhaiterait un peu plus de matière pour creuser le débat, je recommande le visionnage de la conférence de Kévin Morel qui a fait sa thèse à l'INRA sur cette question.

Toutes les parcelles sont classées dans un document d'urbanisme (disponible auprès de la mairie de la commune concernée, parfois sur leur site internet, mais pas toujours). Ce document d'urbanisme est soit une carte communale, soit un "PLU" : Plan Local d'Urbanisme.
Les parcelles y sont classées en 3 catégories principales : A (agricoles), N (naturelles : bois, etc...), U (urbanisables = constructibles pour l'habitation et l'activité économique).
Si les parcelles que l'on cherche à acheter sont en classe "A" : pas de problème elles sont dédiées à l'agriculture.
Si elles sont en classe "N" : attention aux éventuelles limitations (toute construction interdite, même agricole, même une serre !).
Si elles sont en classe "U" : elles seront probablement assez chères.

Attention également aux zones inondables (surtout à côté des rivières).
Pour mettre en place des fossés drainant, ça coût environ 3€/m linéaire pour faire venir un gars avec un godet.

Réseaux (eau, électricité, etc.)

Le coût de l'installation des réseaux peut être élevé et les communes n'ont pas l'obligation de le payer aux agriculteurs (alors qu'elles sont obligées de le payer aux entreprises non agricoles).

Électricité :
étape 1 : Évaluer les besoin, 2 : demander un devis de raccordement à ERDF (maintenant "Enedis"), 3 : comparer avec une installation solaire / petite éolienne, 4 : si raccordement au réseau, ERDF doit envoyer un document (le "consuel") à l'électricien avant que celui-ci puisse faire le branchement. Ça peut prendre 1 à 3 mois ... !
Compter en gros entre 5 et 6000 € de budget pour le raccordement au réseau !

Eau :
Se renseigner auprès de la mairie sur le gestionnaire local de l'eau (syndicat) et demander le prix du m3 d'eau hors assainissement. Attention à bien insister sur le "hors assainissement" qui correspond à la taxe à payer pour le retraitement des eaux usées et qui n'est pas due pour l'eau utilisée pour l'irrigation des cultures !
Même si alimentation en eau hors réseau, le coût d'une pompe (1000 € environ) et d'un système d'irrigation (5000 € environ) reste à intégrer dans les investissements à faire.

Exemple : pompe de forage + système d'irrigation = 6-7000 €.

Besoins en eau : 2 à 4000 m3/an (soit 2 à 4 millions de litres !)

Nettoyage des légumes : pas obligatoire, par contre si nettoyage il y a, alors obligatoirement avec de l'eau potable ! 

Gestion des déchets :
abonnement pro : 3 à 400 €/an pour l'installation de bacs à déchets.

Les fondamentaux du maraîchage
Bons choix techniques
   -> compétences agronomiques (modes de cultures)
   -> compétences physiologiques (besoins des plantes)
Bien vendre sa production
   -> choix du mode de vente
Bonne organisation
   -> plan et planning des cultures
   -> rétroplanning pour les commandes de fournitures (graines, plants, terreau, toiles tissées, etc.)
   -> 1/2 heure de sieste pour garder la forme et ne pas s'éreinter trop vite.
   -> la fin de printemps début d'été représente un gros pic d'activité !

La commercialisation
Divers modes possibles. La démarche la plus classique semble être une production diversifiée avec vente en circuit court (vente directe, amap, marché). Il est intéressant de réfléchir à d'autres modes de commercialisation : à des restaurateurs, paniers d'entreprises, paniers internet (il s'agit de consommateurs différents que ceux des amap).

La vente représente 20% du temps de travail du maraîcher. Les légumes ne se vendent pas tout seul : il faut bien organiser la commercialisation.

Développement des regroupements pour créer des magasins de producteurs.

Lors de la réflexion sur le mode de commercialisation il faut aussi regarder quelle est la concurrence et respecter un minimum les maraîchers déjà installés.

Assurer la base
Malgré la mode qui laisse penser que les consommateurs rechercheraient des légumes originaux ou des variétés peu communes, dans les faits il est nécessaire d'assurer la base, c'est à dire environ 20-30 légumes permettant de fournir entre 6 et 9 légumes par panier chaque semaine.
"Assurer la soupe et la salade"
Les légumes originaux ne peuvent se concevoir que comme un +, pas comme la base.

Poser les objectifs de son projet d'installation
-> Quel revenu souhaité ? 500€/ mois pour une personne seule sans enfant ou 1500 €/mois pour un couple avec des gamins ?
-> Combien de temps libre veut-on avoir ? Avec une bonne organisation et des besoins de revenus modestes, on peut avoir du temps libre et même prendre des vacances.
-> Quel besoin de santé ? Attention au mal de dos / mal aux épaules ...

Important d'échanger avec son ou sa conjoint·e ou associé·e sur les objectifs et les besoins ainsi que sur les attentes de chacun·e.

C'est important de rêver : c'est la base de la motivation.

Financement
L'investissement est souvent sous-estimé. On peut se lancer avec 15 000 € mais tout dépend des éléments dont on dispose déjà (terrain, matériel), des choix stratégiques (types de productions, serres +/- nombreuses ou tout en plein champ, irrigation, mode de commercialisation), des besoins (voir ci-dessus)...
Dans la réalité, le besoin en investissement se situerait plus généralement autours de 70 à 100 000 €... (attention à ne pas considérer comme un investissement privé comme l'achat d'une maison : ici il s'agit d'un investissement de production qui sera amorti).
L'investissement couvre le matériel fixe : système d'irrigation, serres, outillage, tracteur, camion, chambre froide, etc. L'investissement est très lourd la première année. 
De manière générale on oubli toujours des choses quand on liste les investissements à faire, il est recommandé de prévoir +20% à son budget d'investissement, quelque soit le montant de celui-ci.

Fond de roulement / trésorerie
Il s'agit des dépenses à prévoir en début d'année à un moment où les rentrées d'argent sont faible (voire nulles la première année). Il s'agit : d'acheter les semences et les plants, le terreau et la fertilisation, et de manière plus générale : de payer l'eau, l'électricité, le carburant, la cotisation MSA, etc.
Il faut prévoir au minimum 5000 €, plutôt 8-9000 €. À prévoir pour chaque saison (pas que la première année).

Aspects administratifs (hors installation en agriculture) :
Serres : il faut une autorisation de la mairie pour installer une serre.
Eau : il faut une autorisation pour pomper de l'eau en rivière ou pour faire un forage.
Semences : il faut une dérogation pour utiliser des semences non cataloguées.

Aides
Crédit d'impôt pour l'agriculture biologique : jusqu'à 2500 € par an : déduit des impôts pour ceux qui en payent, sinon payés par l'État à l'agriculteur si celui-ci n'a pas à payer d'impôts.
Il s'agit d'une ligne à cocher sur la déclaration de revenu (+ formulaire à remplir) : à demander chaque année et dès la 2e année d'exercice (puisque les impôts sont payés sur l'année n-1).
Aides de la région pour les serres.

Serres
Leurs dimensions varient généralement de 6 à 10 m de large par 20 à 50 m de long.
Éviter les serres trop longues (pas plus de 50 m) à cause de la difficulté que cela représente pour les récoltes.
Préférer investir 10 m de longueur de plus (par exemple 30 au lieu de 20 ou 40 au lieu de 30) plutôt que de devoir monter de nombreuses serres. Prix approximatifs : 6 x 30 m (= 180 m2) = 3000 € | 9,5 x 40 m (= 380 m2) = 7000 € (en neuf tout compris hors installation). Une serre s’amortit sur 2 ans.
Serres de récup' : penser au temps de démontage et au besoin de pièces de rechange.
Monteur de serre : 500 €/j
Temps de montage d'une serre : 3 à 4 jours à 5-6 personnes (attention pas plus : après c'est difficile à coordonner !).
Intéressant de se faire aider par un professionnel au moins pour la première serre.
Besoins : en général il faut au moins 2 serres à l'installation, dont une pour la préparation des semis et des plants (donc avec table chauffante, etc.) : 100 m2 minimum.
En fonctionnement régulier il faut entre 10 et 20% de la surface cultivée sous abri soit 1000 à 2000 m2 de serre, ce qui correspond à 5-6 serres en général.
Serre multichapelle : pas idéale d'un point de vue de la gestion des problèmes sanitaires (mildiou, etc.).
Marques commerciales : BARRE ou FILCLAIR
Commercialisation : SARL Loreki à Itxassou

note : "on fait ses plants mais pas ses semences" (pourquoi pas ? trop technique ? trop chronophage ?)

Irrigation
Pour le matériel, voir l'entreprise "AgriContrôle" à Toulouse (Thomas Azalbert) : ils bossent avec des maraîchers bio diversifiés.

Réfléchir aux  besoins : quel volume ? quel mode d'arrosage ? quel débit ? quelle pression (au moins 4-4 bars en entrée de réseau) ?

Pour une planche de 1,2-1,4 m de large prévoir 3 lignes de goutte à goutte.

Coût installation (tuyaux, filtres, etc.) ~ 5000 €
Aide de la région à l'investissement !

On a tendance à trop arroser ! Il faut vérifier régulièrement l'état du sol avec une tarrière (voir entreprise Arc-en-ciel à Arudy)

Formation irrigation très importante : point technique très compliqué au démarrage.

Parc matériel
Planteuse : 10 000 poireaux ça se fait à la main, à partir de 30 000 ça commence à faire beaucoup.

Stockage : récupérer un caisson de camion frigo.

Aides de la région à l'investissement pour gérer l'enherbement sans herbicide : AREA PCAE

SCIC Atelier paysan : association d'auto-construction d'outils pour le maraîchage.

Houe maraîchère Terratek à outils modulables : lame / bineuse 3 dents / houe décrouteuse : 900 € et ça dure toute la vie.

Fournitures :
> Toile tissée : durée de vie = 20 ans
> voiles
> pédi-set
> terreau
> engrais

Fournisseurs > Médan (33) ou > Coopérative Mendikoa à Mauléon

Bâtiment

70 m2 minimum pour le stockage : petit et  gros matériel, préparation des légumes et des panniers.
Toujours avec un avant-toit !

Chiffrer l'installation
Investissement = 70 à 100 000 €
toujours ajouter 20% au montant total du chiffrage car on oubli toujours quelque chose.

Capacité de chiffre d'affaire
15 à 20 000 € / personne / an les deux premières années
puis passage à 30-35 voire 40 000 €/p/a car meilleure maîtrise technique, meilleure maîtrise des charges et meilleure maîtrise du calendrier variétal et de prod' + fidélisation de la clientèle.

Charges
> charges structurelles (MSA, assurance, eau / électricité, petit matériel, impôts et taxes) : 10 à 12 000 €
> charges opérationnelles (semences, plants, terreau, fertilisation, produits phytosanitaires, carburant, ...) : 8 à 10 000 €

Éxédent brut d'exploitation (EBE) = chiffre d'affaire - charges
sert à payer l'emprunt, se rémunérer, produire un fond de roulement

AFOG = Association de Formation à la Gestion : bon moyen d'apprendre la compta (adhésion = 500 €/an)

Choix stratégiques
Formation, expérience, choix de vente, organisation, certification, ...

Exemple de choix stratégique : culture diversifiée en vente directe : 1,5 à 2 ha et 10 à 20% sous abri (2000 à 4000 m2 soit 5 serres minimum !).

Certification en bio
OC = organisme de certification : ÉcoCert, Bureau Veritas, CertiSud, AgroCert, etc.

étapes :
0/ besoin d'un numéro SIRET
1/ demander un devis chez un OC (~ 500 € / an) MAIS ne pas le signer tout de suite !
2/ faire la notification (obligatoire) à l'Agence Bio (par internet)
3/ faire la demande d'aide à la certification (dossier à remplir avec le Conseil Régional)
4/ signer le devis APRÈS avoir fait la demande d'aide au CR.
5/ 1er contrôle = attestation de conversion en bio

En maraîchage la période de conversion est de deux ans (sauf si possibilité de prouver que pas de produits chimiques depuis 5 ans).


à suivre...

vendredi 24 novembre 2017

En démarche d'installation

Ça y est : je suis officiellement en démarche d'installation. J'ai même une belle attestation qui le prouve et qui est valable encore 1 mois et 8 jours xD


Je reviens aujourd'hui de ma rencontre avec la conseillère du PAIT.

Nous avons discuter durant une heure et demi sur les questions que je me posais et sur les réponses à y apporter.

Je vous faisais part de ces questions et des quelques éléments que j'avais trouvé pour tenter d'y apporter un début de réponse dans ce poste.

Quelle est la dynamique concernant le secteur du maraîchage ? Y a-t-il "de la place" ou bien s'agit-il d'un secteur qui serait déjà (très) occupé avec une forte concurrence ?
Quelles sont les opportunités de débouchés ?
Excellente nouvelle pour commencer : selon la conseillère, il y aurait de bonnes opportunités en maraîchage sur notre département. Les personnes qui se sont installées ces dernières années n'auraient pas eu de mal à trouver une clientèle. Aucune "saturation" ne serait à craindre actuellement dans le secteur.
Même son de cloche dans la brochure (*) publiée en 2015 par la chambre d'Agriculture du 64, et qui indique : "Le marché des produits biologiques est en plein essor, l'observatoire développé par l'Agence Bio le confirme tous les ans et les fruits et légumes frais font partie des premiers produits consommés en bio. Allier cette tendance à la volonté de relocalisation de la consommation et la demande ne fait que s'accroître."

Est-ce possible de trouver des terres quand on est pas déjà inséré dans le milieu agricole ?
Nous n'avons finalement pas abordé cette question. En tout cas pas directement, mais nous avons parlé de terrain. Si la conseillère m'a confirmé la difficulté de trouver des terres agricoles en pays basque, il n'a par contre jamais été question de difficultés "extra" pour les personnes ne venant pas du milieu agricole. Ce serait presque le contraire, puisqu'il semble qu'il y aurait même un peu plus d'aide pour les porteur de projet "hors cadre familial".

Y a-t-il dans le 64 des zones géographiques plus favorables que d'autres ?
Je n'ai pas non plus posé cette question. La conversation a tourné plutôt sur la zone Pays Basque. Mais je reste persuadé qu'il serait probablement plus facile de trouver des terres en Béarn.

Formations
Je n'avais pas formellement préparé cette question, mais je l'ai posé tout de même. La conseillère a fait la distinction entre deux types de formations :
d'une part les formations diplômante de type BP-REA qui est une formation sur plusieurs mois, et d'autre part les formations "qualifiantes" qui sont plutôt des formations de complément de durée très courte (1 à quelques jours).

Dans mon cas, et contrairement à ce que j'avais imaginé en lisant la description du BP-REA*, il semblerait donc que cette formation soit vraiment adaptée à mes besoins.
(* j'avais la sensation qu'il s'agissait plutôt de généralité sur la conduite d'une exploitation agricole : d'un point de vue législato-administratif, insertion territoriale, et blabla, plutôt que sur "la méthode" pour "planter des choux et des carottes").

Il s'agit d'une formation de 9 mois, de septembre à mai. Il y aurait de nombreux BP-REA correspondant à chaque spécialisation agricole. Le lycée agricole d'Hasparren propose un BP-REA axé sur le maraîchage biologique.
Il s'agirait selon la conseillère d'une formation pratique dispensé non pas par des "professeurs" mais par des techniciens formateurs (dans son discours cela semblait être un gage d'une approche pratique). Il y aurait de nombreuses visites d'exploitations et un module axé sur la préparation du projet personnel d'installation.

La conseillère m'a fait part de plusieurs exemple de maraîchers qui ont suivi cette formation à Hasparren et qui se sont installé plus ou moins récemment dans le département. Elle m'a recommandé d'en contacter quelques-uns pour leur demander une rencontre et un retour sur leur formation.

Côté formations qualifiantes, elle a évoqué plusieurs organismes : BLE, Vivea, et d'autre que je n'ai pas retenu. Parmi les formations proposées, nous avons identifié une journée sur le thème "S'installer en maraîchage biologique" qui aura lieu à Pau le 7 décembre. Et c'est pour cela que j'ai reçu une attestation de porteur de projet : pour pouvoir y participer gratuitement (la formation est alors prise en charge par le fond Vivea, si j'ai bien tout suivi).
J'ai donc demandé mon inscription à cette formation.

Elle m'a également donné un feuillet d'information sur le BR-REA ainsi qu'une copie du "Guide technique Agriculture Biologique Installation en maraîchage biologique en Pyrénées-Atlantiques".

mardi 21 novembre 2017

Ressources

Chaînes YouTube de maraîchage ou de jardinage :

(par ordre de découverte)

Permaculture, agroécologie, etc. (Damien)

https://www.youtube.com/user/permacultureetc











Maraîchage Sol Vivant
https://www.youtube.com/channel/UCX3HmIM-cbbDaODziYQ_asg

NB : la chaîne "Maraîchage Sol Vivant" publie des vidéos de cours de formations, particulièrement intéressantes. Voir notamment quelques unes spécialement listées sur le poste "Trouver une formation".




https://yt3.ggpht.com/-VXyAogYIe7c/AAAAAAAAAAI/AAAAAAAAAAA/Y1KB1M75JCY/s288-c-k-no-mo-rj-c0xffffff/photo.jpgLe jardinier paresseux (Did67 le jardinier)
https://www.youtube.com/channel/UCm-SeCr6-0dPzfUT8gZvYLg










La ferme de Cagnolle (Benoît)
https://www.youtube.com/channel/UCdxoKgrL0f8F4OVoC38B4rg
et
https://lafermedecagnolle.wordpress.com/







Ver de Terre production
https://www.youtube.com/channel/UCUaPiJJ2wH9CpuPN4zEB3nA









dimanche 19 novembre 2017

Au fait, c'est quoi "être maraîcher" ?

 Voici un mois et demi ou deux mois que l'idée de me lancer dans un projet de maraîchage me travaille sérieusement et que j'ai engagé une réflexion et des recherches afin, éventuellement, de pouvoir me lancer.

Alors la question peut sembler incongrue, en ce sens que la réponse devrait être évidente et largement connue à ce stade de la réflexion.

L'Ortolano - Giuseppe Arcimboldo

Et en effet j'ai bien une réponse évidente à lui apporter. Mais cette réponse est très superficielle. Pour moi un maraîcher c'est quelqu'un qui cultive des légumes et qui les vends.

Pour le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, il y a deux acceptions :
A. − Vx. Jardinier cultivant un marais à l'intérieur ou à proximité de l'enceinte d'une ville.
B. − Jardinier qui cultive de manière intensive et (généralement) sur une grande échelle des légumes, notamment des primeurs, pour les vendre.

De toute évidence, il convient
1 - de préciser cette approche, parce qu'il y a d'autres métiers qui permettent de cultiver et commercialiser des légumes, et
2 - de détailler ce que cela sous-entend : quels sont les différents travaux nécessaires à la réalisation de ce processus ?

Précisons donc

D'après l'ANEFA il y aurait 4 grands types d'entreprises dans la production légumière : "les exploitations de plein champ, les exploitations sous serres, les producteurs d’endives et les maraîchers." Cette classification me semble bien étrange.
Pour l'Agreste (site ministériel de la statistique agricole française), la production légumière se divise de la façon suivante :
  • les cultures de plein champ pour la transformation (je suppose que ça recouvre donc plutôt les cultures industrielles comme la betterave sucrière ?),
  • les cultures de plein champ pour le frais (je suppose que c'est du légume en production à grande échelle et à tendance monoculturale pour la grande distribution ?), 
  • les cultures de plein champ mixte,
  • les maraîchers 
  • les maraîchers-serristes,
  • les serristes
 

Étant donné que l'on a d'un côté la "culture de plein champ" que je suppose être de la culture à grande échelle, et de l'autre de la culture sous serre, qui se définit comme de la culture hors sol et donc assez probablement très intensive, j'en déduis que le maraîchage se définit par opposition à ces tendances comme une culture de pleine terre à petite échelle.
Ça tombe bien : ça collerait alors pile avec ce que j'envisage !

Et la filière bio semble confirmer cette vision en distinguant 3 (voire 4) grand types d'exploitation :
  • le maraîchage diversifié : 0,5-2(6) ha, plein champ et sous abri, + de 15 légumes différents, mécanisation -/+
  • le maraîchage spécialisé : 5-20 ha, plein champ et sous abri, nombre d'espèces plus réduit, mécanisation ++
  • la production légumière : 20-100 ha (+ de 0,5 ha/espèce), plein champ, 3 à 5 légumes,  mécanisation +++

Et détaillons

La fiche ONISEP du métier de maraîch·er·ère se contente de lourder de grosses généralités totalement inintéressantes : "Sans lui, pas de beaux légumes frais dans l'assiette", "J'aime la nature", "J'aimerais travailler dehors", "secteur : agriculture", "Formation : BP, Bac Pro ou BTS", 3 liens. Navrant d'inutilité, mais bon passons.

Une fiche métier qui me semble plus complète est celle présenter par le site "Le Parisien Étudiant", surprenant mais bon, c'est toujours ça de pris :
http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/metiers/fiche-metier/maraicher.html

Je copie-colle depuis cette source la liste suivante de tâches réalisées par les maraîchers :

le maraîcher doit :
• préparer les sols, semer les graines, arroser ou irriguer en fonction des besoins
• fertiliser les sols les plus pauvres
• anticiper les aléas climatiques, se tenir informé des évolutions de la météo
• assurer la protection des cultures agricoles contre les parasites
• respecter la réglementation et les normes de l'Union Européenne dans les domaines de l'environnement et de la sécurité alimentaire.
• En cas de culture agricole sous serre, assurer le contrôle de la température, l'arrosage et la surveillance des plants
• mettre en place les récoltes et les cueillettes
• assurer la préparation et le conditionnement des légumes et des fruits
• gérer le travail des ouvriers agricoles.
• veiller aux consignes de sécurité concernant les récoltes ou l'utilisation des machines agricoles.
• Conduire des engins agricoles.
• assurer la présence à  des marchés, veiller à  la distribution et à  la vente de ses récoltes, et dans ce cadre, gérer les relations avec les techniciens des coopératives, les fournisseurs, la chambre d'Agriculture.
• Gérer les commandes et les coûts d'expédition
• Maîtriser la gestion administrative et financière de l'exploitation agricole.

Un peu d'histoire et d'étymologie

Le CNRTL indique que "maraîchage" viendrait de "marais". L'explication est un peu courte et semble surtout surprenante, étant donné qu'un marais (zone humide où l'eau affleure) n'est pas un lieu qui semble propre au maraîchage.

C'est qu'il y a un second sens au mot "marais", sens aujourd'hui oublié, mais dont le wiktionnaire a gardé la trace : "(Horticulture) (Vieilli) Terrain, riche en humus, destiné au maraîchage."

Le wiktionnaire à nouveau, nous donne une autre piste, via l'entrée "maraîcher" où le paragraphe sur l'étymologie précise : "(XVe siècle) Dérivé de marais, de l’ancien français mareschier, marequier."

Le dictionnaire de l'ancienne langue française, de Frédéric Godefroy, indique :
1. mareschier (v) : creuser une mare pour l'arrosage d'un jardin maraîcher (dès 1364).
2. mareschier (maresquier, marequier) (n) : maraîcher, jardinier qui cultive des légumes (dès 1497).

Le Glossaire de la langue romane, de J.B. Bonaventure de Roquefort, indique :
mareschier : jardinier qui cultive les marès, qu'on nomme aujourd'hui marais.
mareschier : cultiver un jardin, arroser un pré.
mareschiere, mareschere, marescherie, mareschure : marais, lieu marécageux, terrain aquatique. Voy. maraischiere
marès, maret : lieu aquatique, terrain marécageux, lieu bas, marais, de mare ; et par suite : jardin dans un lieu bas et humide.
marage : pays situé au bord de la mer ou d'une rivière, terrein situé auprès d'un marais ou dans un lieu bas et humide ; de mare (quod mari adjacet) ; en bas. lat. mariscus. Gent marage, peuple ou habitant de ces même lieux; d'où marager, maraiger, maraischier, mareschier, jardinier qui cultive un lieu bas ou un marais, et qui en vend les légumes ou les fruits qu'il produit.

Dictionnaire portatif des arts et métiers, tome 2 (1767), p. 140
Marager. C'est le jardinier qui, dans les grandes villes, s'attache à la culture des plantes potagères. C'est dans les lieux les plus bas et les plus humides des environs des villes, que ces sortes de jardiniers ont établis leurs jardins ; et c'est ce qui a fait donner à ces jardins le nom de marais.
Les opérations des maragers sont les mêmes que celles qu'emploient les jardiniers des riches dans leurs potagers : ont remarque seulement dans les premiers une habileté singulière à mettre à profit le terrein, et à en tirer le plus grand parti possible, tant par l'arrangement, qu'en semant d'avance des graines sur des planches, dont ils doivent enlever le plant dans peu de tems.
Le portager ou le marais ne fait pas une impression aussi éblouissante que le parterre, mais il attache plus long tems le spectateur, parcequ'il renferme dans son sein une infinité de plantes qui servent de nourriture à l'homme, et même de remedes.



Pour aller plus loin dans l'histoire du maraîchage, je noté l'existence (mais pas encore pris le temps de lire) du Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris, écrit par J. G. Moreau et J. J. Daverne et publié en 1845


mardi 14 novembre 2017

Semenciers

En commençant la réflexion sur le maraîchage, j'avais déjà une sensibilisation vis-à-vis de la problématique des semences, notamment portée par Kokopeli. Cette association était d'ailleurs la seule visible à mes yeux de profanes.


Mais depuis que je me penche sur la question je me rends compte que d'autres semenciers sont cités.

Ce poste a pour unique objectif de tenir la liste de ceux dont j'aurais entendu parlé et des éventuels commentaires qui en serait fait.


Source d'info Semenciers bio
Permaculture Chédigny Biaugerm
Germinance
Réseau Semences Paysannes Graines del Païs
Semailles
Le jardin de Tantugou
Micro ferme en Permaculture AgroSemens
Merci google Ducrettet


Autres sources d'infos :
https://www.un-jardin-bio.com/comparatif-semenciers-bio/

lundi 13 novembre 2017

Ma première culture : le kéfir !

En attendant de trouver un terrain, je cultive mon kéfir dans ma cuisine.

Grains de kéfir

Si vous ne connaissez pas encore, il s'agit de bactéries qui se présentent sous la forme de petits conglomérats blanchâtres (les "grains") et que l'on cultive dans de l'eau sucrée avec des fruits. En 24 à 48h (selon les goûts) les bactéries font fermenter la boisson et on obtient après filtration et passage quelques heures au frigo, une super boisson gazeuse.

Aujourd'hui je teste une nouvelle variante : avec un fruit frais. Normalement j'utilise des fruits secs (figues, dates, raisins, abricots, ...), mais la recette est toujours la même :

Dans un bocal je mets un fruit (ici une demi pomme par bocal de 500 mL), d'habitude je mets 3 figues sèches ou 4 abricots secs ou 3-4 dates sèches.

Préparation du kéfir : 1 - les fruits

une cuillère et demi de sucre canne
Préparation du kéfir : 2 - le sucre

de l'eau minéral (comme l'eau du robinet est chlorée pour éviter le développement des bactéries on évite d'utiliser celle-ci !)
Préparation du kéfir : 3 - l'eau minéral

2 à 3 cuillères de grains de kéfir
Préparation du kéfir : 4 - les grains de kéfir

Il paraît qu'il ne faut les toucher qu'avec du bois (ou du plastique) mais qu'ils ne supportent pas bien le métal. Bon, je respecte aveuglément cette prescription.
Préparation du kéfir : 4 - les grains de kéfir
 Voilà où on en est
Préparation du kéfir : presque prêt pour l'incubation

On couvre le tout avec des morceau d'agrume. Moi j'utilise la plupart du temps du citron.
préparation du kéfir : 6 - l'agrume

On pose les couvercles sans les fermer (parce que ça fermente et donc ça fait des gaz : il faut laisser le kéfir péter tranquillement)
préparation du kéfir : on ferme (mais pas complètement)

On couvre parce que ces petites bébêtes décidément bien sensibles n'aiment paraît-il pas la lumière (le kéfir est un vampire ?)
préparation du kéfir : on couvre (au boulot !)

Moi j'aime bien le kéfir bien fermenté, donc j'attends 48h avant de le filtrer, mais il est "prêt" dès 24h de préparation : j'enlève tous les fruits, je filtre la boisson pour récupérer les grains de kéfir que je range dans un bocal d'eau minéral (à la diète sans rien à manger) au frigo : et hop, au dodo.
Le kéfir fraichement filtré n'est pas très agréable : c'est comme un cidre éventé. Je le mets en bouteille fermée une nuit au frigo et dès le lendemain, il a refait du gaz et est pétillant, comme un cidre doux.
verre de kéfir : ça ressemble à un cidre

à votre santé !
verre de kéfir : ça ressemble à un cidre

dimanche 12 novembre 2017

1er rendez-vous PAIT

J'ai obtenu mon premier rendez-vous avec le PAIT, ce sera le 22 novembre. La conseillère qui m'a informé m'a d'abord proposé deux modalités de rencontres : soit une rencontre individuelle, soit une rencontre en groupe (rendez-vous public permettant l'échange entre les participants).


Vues les problématiques que je soulève (voir ci-dessous), la conseillère m'a orienté vers un rendez-vous personnel.

Mes premières interrogations sont d'abord :
  • Quelle est la dynamique concernant le secteur du maraîchage ? Y a-t-il "de la place" ou bien s'agit-il d'un secteur qui serait déjà (très) occupé avec une forte concurrence ?
Quelques recherches dans ce sens avant ce rendez-vous : sur le site Agreste (statistique agricole française) on trouve via les rubriques :
Enquêtes > Productions végétales > Structure de la production légumière (vu que c'est le maraîchage qui m'intéresse) > Caractéristiques générales des exploitations légumières (nombre d’exploitations, surfaces, abris hauts et serres, UTA, statut et âge du chef)

Ce document indique qu'il y aurait 446 exploitations agricoles réalisant de la production légumière dans les Pyrénées-Atlantiques.
NB 1: ces exploitations peuvent avoir la production légumière comme culture principale ou secondaire).
NB 2 : Au total il y aurait 24 722 exploitations réalisant des productions légumières en France (hors île-de-France)
.


Pour les exploitations dont l'activité légumière est dominante, on distingue entre :
  • les cultures de plein champ pour la transformation (je suppose que ça recouvre donc plutôt les cultures industrielles comme la betterave ?),
  • les cultures de plein champ pour le frais (je suppose que c'est du légume en production industrielle pour la grande distribution ?), 
  • les cultures de plein champ mixte,
  • les maraîchers : il y aurait 2081 exploitations au niveau de la métropole hors IdF, ce qui représente donc 8,4 % de toutes les exploitations qui réalisent de la production légumière (je n'ose pas calculer ce que ça représente en pourcentage par rapport à toutes les exploitations agricoles...)
  • les maraîchers-serristes,
  • les serristes,
  • autres.
Deux trucs qui me font un peu flipper :
1./ le site du ministère de l'agriculture qui traite des formations agricoles détaille des fiches métiers, dont aucune ne semble être intitulé "maraîch·er·ère" (alors qu'il y a une fiche pour "serriste", c'est-à-dire les exploitants de cultures hors-sol ...). La seule fiche métier qui se rapproche serait "chef de culture légumière de plein champ"
2/ la vidéo du "maraîcher bio" qui présente son métier sur le site de l'ONISEP. Malaise quand le mec dit qu'il aime le contact avec la nature alors qu'il est filmé entrain de travailler sous serre en train de mettre à nu son sol par labourd ...

Mais qu'à cela ne tienne, essayons d'en savoir un peu plus sur les 446 exploitations légumières des PA.

Après m'être perdu sur le site d'Agreste sans réussir à trouver plus d'info sur le maraîchage dans notre département, j'ai décidé d'aller regarder via la carte "Registre Parcellaire Graphique" (la version 2014 est la plus récente actuellement disponible) sur le site du Géoportail.



On peut aussi télécharger les couches SIG via le site data.gouv.fr ou via le site de l'IGN.

Cela permet de faire des recherches géographiques poussées. Ainsi on dénombre dans les Pyrénées-Atlantiques 296 parcelles dédiées à la culture "Légumes - fleurs" (unique intitulé du RPG ayant trait à la culture légumière et donc probablement au maraîchage). Ces 296 parcelles représentent un total de près de 718 ha de surface, la moyenne étant de 2,42 ha sur le département (min : 700 m2, max : 20 ha). Il est malheureusement impossible de savoir combien d'exploitations utilisent ces parcelles (une exploitation peut posséder plusieurs parcelles, donc il y a au maximum 296 maraîchers / horticulteurs dans les PA, mais c'est probablement un peu moins).
Extraction du RPG 2014 : parcelles cultivées en "Légumes - fleurs" dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes

[édition 19/11/2017]
Je viens de trouver cet article de l'ANEFA qui donne quelques petites informations sur la dynamique du secteur en France :
http://www.anefa.org/metiers/végétaux/maraîchage

  • Est-ce possible de trouver des terres quand on est pas déjà inséré dans le milieu agricole ?
Sur ce point là, je pense déjà que c'est possible, mais c'est une question pour laquelle la réponse n'est pas évidente quand on "débarque".
Je ne suis pas exactement riche, au contraire : mes économies sont très maigres. Quel serait globalement le besoin de financement initial pour m'installer ?

Lire à ce sujet mes recherches sur la question : Trouver un terrain.

  • Quelles sont les opportunités de débouchés ?
C'est sans doute la question la plus cruciale. Je suppose qu'étant donné les valeurs plutôt faibles (de mon point de vue) du nombre d'exploitations et des surfaces dédiées aux cultures légumières, les débouchés ne doivent pas être bien faciles à trouver.
Mais pourquoi ? Est-ce que c'est parce que les français achètent majoritairement en super-marchés ? Et que ceux-ci s'approvisionnent majoritairement auprès de grossistes (cultures de plein champ pour le frais / serristes - voir ci-avant) ? Et que donc les maraîchers ont des difficultés pour écouler leurs productions auprès de petits commerçants qui existent de moins en moins ? Est-ce parce que le marché français importe plus qu'il ne produit ?

  • Y a-t-il dans le 64 des zones géographiques plus favorables que d'autres ?
Sur cette question j'imagine que l'enjeu c'est de trouver une zone avec une clientèle potentielle et sans trop de concurrence...
Ma petite carte (voir ci-avant) me sera utile pour cibler une zone propice : proche des villes permettant de trouver des clients et pas trop proches des zones où se trouvent déjà des cultures légumières.

dimanche 5 novembre 2017

Quel contenu pour le BP-REA ?

Quel est le contenu de la formation BP-REA (Brevet Professionnel "Responsable d'Exploitation Agricole")

D'après le référentiel de diplôme publié sur le site "Chlorofil" (enseignement agricole français) :

http://www.chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/diplomes/ref/bp/bp-rea-ref.pdf

http://www.chlorofil.fr/diplomes-et-referentiels/formations-et-diplomes/bp/responsable-dentreprise-agricole.html



D'après le site du CFAA d'Hasparren, le programme professionnel est le suivant :
(Voir aussi le programme sur les sites de l'EPL de Valence (le Valentin), ou encore sur 
  • Expression française – maths – informatique
On va laisser ça de côté pour l'instant. C'est pas que je veuille péter plus haut que mon cul, mais il se trouve qu'en matière de formation j'ai déjà un BAC technique agricole, de la série "STAE" : Sciences et Techniques de l'Agronomie et de l'Environnement, un BTSA de Gestion Forestière, une licence (L3) de biologie et un Master of Sciences en écologie forestière, je pense que mon niveau en français, math et informatique doit satisfaire au niveau requis à l'issue d'un BP.

  • Connaissances scientifiques du vivant – agriculture et société
Là, j'avoue une certaine curiosité, même si là aussi, j'imagine que le niveau d'un BP ne doit pas aller chercher bien loin. Je suppose que ce genre d'intitulé doit couvrir un contenu très général, pour ne pas dire superficiel ?

  • Diagnostic global de l’entreprise agricole en agriculture biologique (et comparaison avec conventionnel)
Voilà un premier point particulièrement intéressant et pour lequel je n'ai fichtrement aucune idée de comment m'y prendre. Une petite recherche de cet intitulé sur le Net permet de trouver quelques pistes :
  • Dynamique du territoire, projet de développement local
Je n'arrive pas à trouver d'information précise sur ce module de cours, mais je suppose qu'il s'agit de faire des recherches sur les projets de développement locaux, exprimés et portés par les collectivités territoriales (communautés de communes, département et plus largement région).
Dans cette perspective voici quelques liens d'intérêt pour les Pyrénées-Atlantiques :
> Conseil de Développement du Pays Basque : territoire de projet 2020 : http://www.lurraldea.net/fileadmin/Bibliodocs/SYNT-Eco-juill06.pdf#page=66 
> Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques : développement économique / agriculture : http://www.le64.fr/developpement/developpement-economique/agriculture-agroalimentaire-et-foret/promouvoir-une-agriculture-respectueuse-de-lenvironnement.html
>  État des lieux de l'agriculture dans les PA (chambre d'agriculture) : http://www.pa.chambagri.fr/pages-hors-menu-internet/sinformer-sur-lagriculture.html

Autres ressources :
Mémoire d'Ingénieur Agronome : "Comment les nouveaux installés en agriculture parti cipent-ils à la dynamique de changement  sur les territoires en transition vers la durabilit é de l’agriculture ?" par Eflamm Lintanf, AgroCampus Ouest


  • Gestion du travail sur l’entreprise bio


  • Gestion technico économique : éléments comparatifs
  • Commercialisation :circuit court- circuit long

  • Projet professionnel en agriculture biologique

  • UC d’adaptation régionale (2 au choix)
    • Valoriser ses produits au travers d’un d’un site internet
    • Raisonner une conversion en agriculture biologique
    • Transformation des produits laitiers
    • Transformation de produit végétaux
    • Fabrication de petits outillage
    • Conduite d’un atelier d’arboricultuire fruitière
    • Gestion informatisée
  • Suivi d’un atelier de Production ou maraîchage bio ou élevage lait bio ou élevage viande bio

  • Gérer les équipements de l’exploitation agricole
 

mercredi 1 novembre 2017

Trouver un terrain


Les annonces

Pour trouver du foncier agricole, il n'y a pas 150 solutions : c'est soit en passant par la SAFER (Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural), soit par les petites annonces.

-> le site de la SAFER (comment ça marche)
-> Pour la Nouvelle Aquitaine, les Pays de la Loire et la Guadeloupe il y a ce site qui liste les appels à candidature pour l'accès au foncier.
-> Sinon plus globalement, les SAFER postent une partie des propriétés foncières en vente sur leur site http://www.proprietes-rurales.com/

Et sinon pour les petites annonces j'ai trouvé deux sites spécialisés :
-> https://www.parcelle-a-vendre.com/
-> https://terredeliens.org/-petites-annonces-.html

Et bien sûr, il y a les sites généralistes comme leboncoin.fr, etc. 

Le prix

Pour le prix c'est encadré. Le ministère de l'agriculture dispose d'un site sur les statistiques agricoles : "Agreste", sur lequel on trouve les fourchettes de prix des terrains agricoles en fonction des départements et des types de terrain :
http://agreste.agriculture.gouv.fr/donnees-de-synthese/valeur-venale-des-terres-agricoles/

En moyenne en France en 2016 pour les terres arables et les prairies on est 6030 €/ha (ça fait donc du 60 centimes le m2). NB : le prix a doublé en 20 ans.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les prix (en €/ha) sont les suivants :
                                              MOY     MIN    MAX
Coteaux basques :                   7 180  1 380  25 700
Coteaux du Béarn :                 9 870  3 030  17 000
Vallées et coteaux des gaves : 8 280  2 500  17 560 

Les annonces de terrain que j'ai trouvées


Voir en plein écran

1 - ARRAUTE-CHARRITTE, Ansobieta,

Commune de ARRAUTE-CHARRITTE
Dossier : AA 64 17 0079 01   |    Bâtiment : Aucun bâtiment
DATE LIMITE DE CANDIDATURE : 04/12/2017       DATE DE MISE EN LIGNE : 15/11/2017 07:11       
Section Lieux dit Numéro **Nat. Cad. Division Sub-division Surface
ZC ANSOBIETA 0012 P
A 1 ha 00 a
ZC ANSOBIETA 0012 BT
B 1 ha 53 a 90 ca
ZC ANSOBIETA 0012 P
B 3 ha 60 a
Total  6 ha 13 a 90 ca
**: P = Près, BT = Bois-Taillis 
Voir la localisation sur le GéoPortail. Prix approximatif calculé selon les prix moyens (cf. ci-avant) : 44 000 €

Trouver une formation

Mon problème pour initier ma réflexion sur ce projet, c'est de trouver par où commencer. Deux thématiques principales : j'ai pas de terre et j'ai pas de formation.

Une formation c'est du temps à investir, si je n'ai pas de terre pour réaliser mon projet derrière, c'est peut-être du temps perdu ? Ce raisonnement me conduirait plutôt à commencer par chercher un terrain.

Par contre je peux aussi considérer qu'un terrain acheté c'est de l'argent de dépensé, si je n'ai pas les compétences pour réaliser mon projet, c'est de l'argent perdu. Ce raisonnement m'incite plutôt à commencer par chercher une formation.

En plus je ne suis pas du genre à croire qu'une formation qui n'aboutirait sur rien de concret serait du temps perdu. Donc va pour la formation. Ça n'empêche pas de commencer à regarder les terrains, pour avoir une idée des prix, la quantité des offres et les difficultés à trouver une adéquation entre projet et terrain.

Formation agricole "standard"


Le BP-REA : Brevet Professionnel "Responsable d'Exploitation Agricole" semble être le diplôme de base pour devenir agriculteur ... je suis surpris que les sites des lycées agricoles ne semblent pas détailler particulièrement les spécialités - puisque je suppose qu'un responsable d'exploitation agricole ne fait pas exactement la même chose s'il élève des brebis ou s'il fait pousser des carottes...

Exemple de plaquette du BP-REA au CFPPA des Pyrénées-Atlantiques.

Le CFAA d'Hasparren distingue le BP-REA et le BP-REA "bio" ... bon, donc apparemment il doit s'agir d'un ensemble de compétences de bases mais la formation ne couvre alors pas les compétences pratiques ? Surprenant.

Matériel sur le Net :

 L'association Maraîchage Sol Vivant (MSV) 

propose une série de vidéos de cours très intéressantes.
Voici le lien de la chaîne :
https://www.youtube.com/channel/UCX3HmIM-cbbDaODziYQ_asg
Et les liens vers quelques cours :
  • Agriculture de conservation, par Konrad Schreiber (mai 2016)
une journée de cours (7h), divisée en 7 vidéos. Ça décoiffe.
Cycle du carbone, cycle de l'azote, bilan humique, "ravageurs"
https://www.youtube.com/watch?v=S42DuRE-s8M&list=PLo3eMfnAIJQUD6EBwi9S6U8zOZTve06SJ

  • Agronomie sols vivants, par François Mulet (mai 2016)
une journée de cours divisée en 6 vidéos de 50 min chacune. Dans la suite du cours de K. Schreiber ci-dessus.
Autofertilité (ça pousse tout seul), le sol c'est quoi ?, activité biologique des sols (champignons, bactéries, vers de terre,  ...)
https://www.youtube.com/watch?v=T2HrKRhYhLU&list=PLo3eMfnAIJQWfdC-mU140JcPg7T7uZ_zt

  • Vers de terre, par Marcel Bouché (mai 2016)
~ 2h20 séquencé en 6 vidéos
https://www.youtube.com/watch?v=nf0T43DqocM&list=PLo3eMfnAIJQWLui1btBLHYfffNdhWYWDF&index=1

  • Formation MSV Altenach : La fertilité des sols, par Konrad Schreiber (2016)
https://www.youtube.com/watch?v=QBrWvf1LDdo&list=PLo3eMfnAIJQU4Zy9R8kzh7fNTtmTTb-el

  • Formation MSV Altenach : Itinéraires techniques, par François Mullet (2016)
https://www.youtube.com/watch?v=N9p9lcy3xys&list=PLo3eMfnAIJQWUQ1ms_yOy9r5_szMjmXi8

  • Formation ITK : Itinéraires techniques (2015)
https://www.youtube.com/watch?v=El6k8jd9iVI&list=PLo3eMfnAIJQVSHpl-4VVlRqtCWSbunhml

  • Formation MSV à Pau le 8 mars 2016, par L. Welsch & N. Duranthon
https://www.youtube.com/watch?v=J7fyci7RFyo&list=PLo3eMfnAIJQUeDdIYfMVN188-UaXeFETW

  • Formation le fonctionnement biologique des sols, par M.A. Selosse (2019)

https://www.youtube.com/watch?v=DAOdifyrfp4

  • Visites de fermes et analyses de sols (2017)
https://www.youtube.com/watch?v=lSSog_xLNLI&list=PLo3eMfnAIJQVTBFsjDMsL2LZY7R8Aq0aK

  • Visite de ferme : Vincent Levavasseur
https://www.youtube.com/watch?v=iTdLoX1Y60c&list=PLo3eMfnAIJQWZCggsfTlAD95cLWkP8zeK&index=1


-----------------
Autres ressources voir ce billet de blog

Sagartzea : fête des pommes basques - Mendionde : samedi 23 octobre 2021

Lekorneko Garroan jai egin du Sagartzeak bere 30 urtebetetzea. Euskal herriko sagar motak bildumatzea eta bultzatzea helburu du elkarte horr...