Laurent Lesclauze de la ferme Menaüt à Bonnut m'a reçu ce vendredi matin et m'a fait faire le tour de son exploitation où il travaille avec son associé Étienne Druhon. Un accueil très cordial, une visite très intéressante m'ont permis de repartir avec plein d'idées et de clés pour réfléchir mon propre projet. Un très grand merci à lui !
L'approvisionnement en eau se fait via un pompage (14m de profondeur) pour compléter la récupération de l'eau de pluie sur les serres.
La ferme se trouve dans la plaine du Luy2 serres "chapelles" pour une surface de près de 5000 m2. Laurent m'indique que le chiffre d'affaire rapporté au m2 est d'environ 2€/m2 en plein champ VS 20€/m2 sous serre : pour lui faire l'impasse sur une serre à l'installation par manque de budget est une erreur de calcul.
Mise en place d'un système agroforestier : arbres plantés il y a 3 ans.
Parcelle de choux sur la fin : l'eau stagnante a eu raison de nombreux d'entre eux qui ont péris sous l'asphyxie racinaire. La ferme est posée sur d'anciennes terrasses alluviales et les sols y sont très hydromorphes.
2 ânes sont présents sur la ferme : une envie de Laurent de tenter de la traction animale, mais le manque de temps permanent qui est un problème fréquent des maraîchers l'empêche de trouver celui nécessaire pour faire le dressage : "peut-être pour ma retraite" plaisante-t-il.
L'enherbement sur les poireaux : il faut gérer l'herbe lors des jeunes stades des légumes, mais une fois qu'ils sont "au dessus de la mêlée" il n'y a plus de trop de risque et on peut laisser le champs "se salir".
La ferme de Menaüt a recours à des paillages plastiques biodégradables. Laurent n'est qu'à moitié convaincu du caractère biodégradable et s'inquiète un peu de ce qui pourrait se retrouver dans le sol. Mais la facilité de gestion de ce type de paillage est tout de même très appréciable pour lui.
Salle de stockage des récoltes chaudes : 72 m2 (6 x 12m) actuellement elle accueille des patates en train de germer avant d'être plantées.
Dérouleuse à bâches plastiques
Tracteurs 60ch (si je me souviens bien).
Motoculteur avec fraise arrière. Laurent déconseille les modèles avec les fraises à la place des roues : beaucoup plus dangereux et difficile à utiliser selon lui.
ici une fraise de type "rotavator" = cultivateur rotatif.
Ci-dessous : une petite récolteuse à patates. La ferme est par ailleurs équipée de deux grosses récolteuses que je n'ai pas photographiées. Ils font la culture des patates en collectif avec d'autres maraîchers afin de faire des économies de masse et de partager ce travail.
Un rotavator à atteler derrière un tracteur.
Une épandeuse à fumier : apparemment c'est compliqué d'avoir du fumier localement car les éleveurs ont tendance à le garder pour l'épandre sur leurs prairies.
Une planteuse qui est utilisée pour de nombreux légumes : légumes racines, choux, ...
Sous les serres ils utilisent du paillage plastique type "pour laitue" avec lequel ils font tous les légumes en surperforant lorsque nécessaire.
Du mizuna rouge, très bon.
La carotte enherbée : Laurent espère qu'elle se débrouillera tout seul, en tout cas il n'envisage pas de pouvoir intervenir. Une stratégie bien différente de celle d'Antoine, mais c'est vrai que les surfaces cultivées n'ont pas grand chose à voir.
L'aire de lavage des légumes
Une laveuse rotative pour légumes racines.
L'organisation des récoltes
Et celle des livraisons
Laurent s'est installé en 2009 seul. Sa femme travaillait alors à la chambre d'agriculture, désormais elle a monté tout récemment un atelier de torréfaction sur la ferme : café, noisettes, etc.. Son beau-frère s'est associé à lui un peu plus tard sur l'atelier de maraîchage. Pour Laurent c'était dur de bosser seul et il est content d'avoir un associé. Cela permet de prendre du temps pour souffler lorsque c'est nécessaire.
Laurent et Étienne parviennent tout juste à se sortir 800 €/mois chacun.
Ils essayent de travailler en collectif avec d'autres agriculteurs lorsque c'est possible. Sur ce principe ils ont lancé un drive "super fermiers" pour diversifier leurs débouchés.
Laurent m'a indiqué que les amaps ne sont pas un débouché sur lequel il y aurait de la place. Eux en livrent 4. La dynamique n'est pas très porteuse. Par contre il y aurait des bons potentiels de débouchers auprès des collectivités : EHPADs, collèges, lycées, ...
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