mardi 27 août 2019

Friche ou couvert végétal ?

Les quelques fois où j'ai tenté un travail à la bêche, à la fourche-bêche, à la pioche ou à l'aérobêche, j'ai pu constater que le sol est particulièrement tassé et très difficile à travailler manuellement.

J'ai parlé de la texture de mon sol (peut-être quelque part entre les Sables argilo-limoneux et les Limons sablo-argileux) dans cet article :
https://chemin-de-paysan.blogspot.com/2018/11/journal-du-terrain-3-novembre-2018-test.html?m=1
Pour rappel, le triangle des textures utilisé est là : https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:Triangle_textures_sol_GPPA.svg

Je veux encore réaliser des sondages pédologiques à la tarière afin de voir la texture du sol, et je réfléchis en attendant à quel itinéraire choisir pour améliorer la structure du sol.

Pour rappel concernant l'historique du terrain : il était cultivé en conventionnel en maïs et sorgho destinés à une usine de methanisation (jusqu'en 2014 au moins) . Je peux donc supposer que, labour après labour, le sol a été défoncé : son taux de matière organique doit faire peur (très bas, il n'y a qu'à voir la couleur du sol pour s'en convaincre : c'est blanc, jaune, orange, parfois rouge, parfois très légèrement ocre à brun clair, bref bien loin d'un bon brun foncé sans parler de noir (même pas la peine de rêver), et il est tout tassé !

D'ailleurs il n'y a qu'à jeter un oeil à ce qui pousse naturellement sur le terrain : oseilles (les fameux *voix d'outre-tombe* Rumex !!!), cirses, carottes sauvages, cardères, ronces.



Bref la question est donc de savoir : est ce que je peux essayer de donner un coup de pouce à mère Nature pour aider le processus de récupération du sol, ou bien est-ce que toute intervention est vouée à l'échec ? En posant cette question je sens bien que la réponse est avant tout philosophique, mais je me dis qu'entre laisser faire la nature et sortir l'artillerie lourde, il y a peut-être un juste milieu ?

Les organismes agricoles classiques genre Arvalis et compagnie recommandent l'ameublissement en profondeur, voire le sous-solage (je n'ai pas saisi la différence) et parfois le recours à des couverts végétaux. Les organismes moins industriophiles recommandent des couverts végétaux, voire le recours à un travail du sol pour l'ameublir...

Comme je suis pour l'instant complètement endoctriné par les gourous du Maraîchage Sol Vivant, je suis en mode "le sol tu ne travaillera pas", ce qui va bien avec mon aversion pour les moteurs à explosion. (Aversion limitée au champ bien sûr : ce serait le comble de prétendre le contraire étant donné que je fais 170 km de bagnole par weekend pour m'occuper du terrain : ô contradiction chérie !)

Bref, la réflexion est donc partie sur les couverts végétaux. La première question à me poser est : est-ce que ca peut faire mieux que la friche proposée par mère Nature ? Parce que si non, ça vaut pas la peine de me fatiguer et d'investire des sous.

La encore, je suppose que tout va être question de dose. L'idée ce serait donc d'apporter des espèces qui ne viendront pas naturellement (ou pas assez vite, pour autant qu'on puisse, ou pas, essayer de "presser" un peu les choses).

Les espèces que j'envisagerais pour le couvert végétal sont : seigle (effet structurant superficiel grâce à ses racines fasciculées), l'avoine fourragère (structure en profondeur), la luzerne, les vesces, la phacélie, le colza, les radis fourragers ou encore la cameline : dans les documents que j'ai pu consulter (guide technique "produire des légumes bio", guide des couverts végétaux en interculture de SynAgri, cette fiche ferme sur les couverts vegetaux agroforestiers, agro-cahier : choisir et réussir son couvert végétal (itab), etc).

Remarque : là je viens de lister des espèces mais souvent ce sont des groupes d'espèces qui sont donnés : par exemple les graminées amélioreraient la structure du sol grâce à leurs racines fasciculées, mais est-ce vrai pour toutes les graminées ou seulement pour les quelques "classiques" de l'agriculture et plus particulièrement des couverts ? Parce que des graminées j'en ai dans ma prairie-friche : houlque, flouve, agrostide, chient-dent... Autre exemples : les légumineuses apportent de l'azote (j'ai un peu de trèfle des prés, un peu de trèfle blanc, un petit plus de lotier, quelques petites vesces), enfin les brassicacées ont des systèmes pivotant qui permettent de fissurer le sol (alors j'ai pas de brassicacées, mais comme indiqué précédemment : j'ai de l'oseille et des cirses qui ont des forts systèmes pivotants), bref : n'ai-je pas déjà un couvert végétal intéressant ?

[édition du 3 février 2020] Vincent Levavasseur, sur la chaîne de Ver de terre production dit "sur les couverts végétaux, moi je fonctionne en enherbement spontané" bon, bah voilà. 

La réflexion reste ouverte, je reviendrai éditer ce billet au fur et à mesure de son évolution.

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