mercredi 28 août 2019

La végétation du terrain


La végétation du terrain peut être divisé en deux entités principales : la zone de prairie en cours d'enfrichement, et la zone de bois transformée en fourré arbustif suite a la coupe à blanc qui a précédé la vente.


La zone de prairie-friche est caractérisée par : la Verveine officinale, la Picride fausse épervière, le Millepertuis perforé, le Cirse commun (grand chardon), la Carotte sauvage et la Chicorée sauvage. C'est une végétation vivace, à priori mésohydrique (ni humide ni sèche), qui relève, dans le jargon botanique, de l'alliance du Dauco-Melilotion au sein de la classe des Onopordetea. Cette indication phytosociologique (donc concernant les communautés végétales) est complétée par la présence de deux groupes minoritaires d'espèces : un groupe de prairiales caractérisant des prairies humides pâturées (Mentho aquaticae-Juncion inflexi) le caractère "pâturé" (donc dans une certaine mesure piétiné) s'explique sans doute par le caractère tassé du sol, car cela fait sans doute plusieurs dizaines d'années que le terrain n'a pas été pâturé, et l'aspect "humide" correspond sans doute au caractère très peu perméable du terrain où l'eau stagne facilement avant de ruisseler. Le deuxième groupe correspond aux mégaphorbiaies* eutrophisées du Convolvulion sepium, ce qui renforce le caractère "humide" voir à ce sujet le paragraphe sur l'humidité du sol, ci-dessous.

*mégaphorbiaie : type de communauté végétale caractérisée par des plantes de grande taille, à feuilles larges et à fleurs souvent colorées. Bien que le terme soit basiquement une description morphologique, on l'applique généralement exclusivement aux communautés de zones humides ou fraîches, notamment en lisière forestière.

À partir des indications données par l'index botanique et écologique "baseflor" de Philippe Julve, j'ai calculé les valeurs moyennes et modales de quelques unes des "valeurs indicatrices" (valences écologiques) ce qui donne les informations suivantes :

pH : la moyenne indique une végétation basocline (qui apprécie un certain caratère basique, donc pour simplifier "calcaire" du sol), et le mode indique même un groupe de plantes à tendance plutôt basophile (degré d'affinité aux bases plus important encore que le précédent), ce résultat me surprend : je pensais être sur des sols franchement acides.

Humidité du sol : la moyenne et le mode indiquent une végétation "mésohydrophile", c'est à dire qui aime une situation de sol ni humide ni sèche, mais ce résultat cache deux groupes minoritaires d'espèces : l'un caracterisant des prairies humides et l'autre des mégaphorbiaies eutrophisées. Les valeurs indicatrices des plantes de ces deux groupes (totalisant presque la moitié des espèces observées : 10 / 23) sont celles de communautés se développant en présence d'une certaine humidité.

Liste des plantes présentes dans la friche :
Agrostide stolonifèreGraminéesAgrostis stolonifera L.
Bouton d’or rempantRenonculacéesRanunculus repens L.
Cardère des foullons (“chardon”)CaprifoliacéesDipsacus fullonum L.
Carotte sauvageOmbellifèresDaucus carota L.
Centaurée communeAstéracéesCentaurea decipiens Thuill.
Chicorée sauvageAstéracéesCichorium intybus L.
Cirse commun (“chardon”)AstéracéesCirsium vulgare (Savi) Ten.
Cirse des marais (“chardon”)AstéracéesCirsium palustre (L.) Scop.
Épilobe à 4 anglesOnagracéesEpilobium tetragonum L.
Grand liseronConvolvulacéesConvolvulus sepium L.
Houlque laineuseGraminéesHolcus lanatus L.
Lotier corniculéLégumineusesLotus corniculatus L.
MillepertuisHypéricacéesHypericum perforatum L.
Mouron rougePrimulacéesLysimachia arvensis (L.) U.Manns & Anderb.
Patience à grandes feuilles (“Rumex”)PolygonacéesRumex obtusifolius L.
Patience crépue (“Rumex”)PolygonacéesRumex crispus L.
Petite vesseLégumineusesVicia ervilia (L.) Willd.
Picride fausse-épervièreAstéracéesPicris hieracioides L.
PissenlitAstéracéesTaraxacum sp.
Potentille rempanteRosacéesPotentilla reptans L.
Pulicaire dysentériqueAstéracéesPulicaria dysenterica (L.) Bernh.
Ronce à feuilles d’ormeRosacéesRubus ulmifolius Schott
Vergerette du CanadaAstéracéesErigeron canadensis L.
Verveine officinaleVerbénacéesVerbena officinalis L.

Concernant le niveau trophique de la communauté, il représente des plantes a tendance méso-eutrophiles : donc disposant d'une alimentation moyenne, pas trop mauvaise, mais peut-être pas suffisante non plus pour du maraîchage.

En terme de texture, les plantes en présence sont indicatrices de sols limoneux à argileux. Cette information permet de compléter la tentative d'appréciation de la texture via le test de la bouteille.

Enfin concernant la matière organique, la lecture des valeurs indicatrices laisse un peu perplexe : on est face à deux groupes nettement distincts : d'une part les espèces caractéristiques de friche avec des valeurs indicatrices de sols sans humus et au contraire les espèces de prairie et de mégaphorbiaies avec des valeurs indicatrices de sols très humifiés. Étant donné la couleur claire du sol, l'option très humique est ici évidemment à écarter, les plantes indiquant ce caractère se trouvant ici en situation non optimale pour leur développement.


À suivre



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