samedi 28 décembre 2019

Réflexion sur l'organisation de la maraîcherie

Enfin j'arrive à formuler des idées d'organisation schématique de l'espace sur le terrain dans une optique d'installation en maraîchage.

L'exercice n'est pas aisé, loin s'en faut, et c'est finalement à force de formuler des idées vagues dans ma tête, que ne parvenant pas à avancer, j'ai pris les crayons et les stylos, ouvert mon logiciel de cartographie, décalqué sur l'écran les contours du terrain, noté l'échelle et roule la galère : j'ai dessiné en plan ce que j'avais en tête.

Plusieurs aspects à prendre en compte pour les cultures : d'un point de vue pratique, il est intéressant d'uniformiser les dimensions des planches afin de pouvoir déplacer facilement les éléments mobiles tels que les voiles d'hivernage, de forçage, les tunnels nantais, les tuyaux de goutte à goutte, etc.

Ensuite, selon que l'on envisage de travailler avec un tracteur (ou pas), avec un cheval (ou pas), ou en tout manuel (ou pas !), les longueurs des planches sont à réfléchir. En effet pour un travail au tracteur il faut un espace important pour faire demi-tour en bout de planche : cet espace de retournement c'est autant d'espace de perdu pour les cultures proprement dites. Avec un cheval l'espace nécessaire est moindre et il est quasi-nul en tout manuel.

Afin d'éviter de multiplier les espaces de retournement il est intéressant de rechercher à faire des planches les plus longues possibles. Sauf que 100 m de poireaux c'est vite décourageant quand il faut aller transplanter, désherber, récolter : le fractionnement permet donc de scinder les tâches en temps de travail acceptables. Bien sûr il est toujours possible de "scinder mentalement" ou symboliquement (avec un repère amovible) 100 m de planche en tronçons de longueur donnée.
culture de soja sur le site de BASF

Néanmoins l'aspect visuel importe beaucoup et l'idée que je me fais de l'environnement de travail est quelque chose de fondamental dans mon projet : je veux une "ferme"(*) mignonne, bucolique : il faut que le lieu de vie et de travail donne envie de s'y dédier.

un autre exemple de ce que je n'ai vraiment pas envie de faire
Donc il est hors de question de faire s'étirer les planches plus que le strict minimum. J'avais envisagé de faire des micro-planches, de 5m de long, voire même de travailler plutôt sur des carrés de 1 ou 2 m de côté, de manière à disposer d'unités de culture que l'on peut répartir à loisir pour former tout un tas de motifs, de parcours, etc.

les jardins dit "médiévaux" avec l'organisation en carrés et un grand nombre d'éléments variés agrémentant le tout correspondent un peu plus à ce que j'aime.

Bon, néanmoins dans un premier temps je vais essayer de trouver un compromis afin de créer un modèle viable. Donc entre 100 m et 1m il y a un peu de marge pour bouger le curseur : 50 m ? Certes ça passerai dans la largeur, mais on resterai sur un modèle très linéaire. 10m ? Si je dois me retourner avec un cheval de trait tous les 10m ça risque d'être compliqué : le cheval et l'outil de travail attelé ça doit faire pas loin de 3m j'imagine ... 1/3 de la planche. Ce n'est pas sérieux. Pourtant c'est la première idée que j'ai explorée, en imaginant un "bloc de planches" (on dira par la suite pour cela "un jardin") de 10 m de long et de 15 m de large dont voici un schéma :


Pour la largeur des planches c'est simple : soit on se base sur la largeur standard des outils de travail au tracteur (ou pas), soit on se base sur la largeur facilement atteignable à la main depuis le bord de la planche :

Pour cela c'est "simple" : on se positionne tel que le jardinier-maraîcher sur l'image ci-dessus et on mesure la distance entre la pointe des pieds et les mains tendues dans une position de travail confortable. Dans mon cas au delà de 50 cm ça tire : mes planches ne doivent donc pas dépasser 1 m de large, voire moins.
Mais réduire la largeur d'une planche c'est donc multiplier leur nombre et surtout celui des "passes-pieds" : ces petits chemins entre deux planches qui permettent les déplacement or si on augmente la surface des passes-pieds, on réduit d'autant la surface de culture. Dans l'exemple sur l'image, le passe-pieds mesure 45 cm de large et la planche 75 cm. Sur le site fermesdavenir.org il est question de 40/80 cm.

Et moi je me disais que 50/100 cm c'était pas mal : les mini cheminement où on tombe parce qu'on doit poser les pieds l'un devant l'autre très peu pour moi. Bon après j'ai mesuré mon pied : 27 cm de long. Et l'écart maximum lorsque je me tiens debout normalement : 48 cm.

Bref, donc effectivement 50 cm de passes-pieds, c'est peut-être un peu too much, faudrait que je teste en situation réelle...


L'idée c'est donc de travailler par jardins (blocs de planches, rappelez-vous !) et d'en agencer un certain nombre sur le terrain. Avec un bâtiment destiné à accueillir le hangar pour le matériel et les récoltes ainsi qu'un labo de transformation pour préparer des soupes, des confitures et toutes sortes de conserves de légumes. On n'oubliera pas les indispensables serres (voix de mémé qui radote : "1/10e de la surface plein champ !") on a par exemple ce genre de plan qui se profile :

légende : traits fins au crayon de papier = jardins (les numéros c'était juste pour les compter). traits pointillés noir = limites cadastrales. Ronds verts = arbres fruitiers. Gribouillis verts clairs = arbres et arbustes. En bas à gauche la maison du voisin et sa piscine.
 On y fait rentrer 27 jardins. Dans mon idée de jardins à 10 planches de 10m de long par 1 de large, ça fait 100 m2 cultivable par planche soit 2700 m2 cultivables (sans compter les 2 serres de 20 x 6 m = 240 m2).

Pour comparaison chez Quentin (mon maraîcher d'amap), il y a environ 3000 m2 de plein-champ (passes-pieds inclus !) et 900 m2 de serres.

Je me suis rendu compte que, dans ce premier plan, il y a beaucoup d'espace "perdu" entre les jardins. Et je me suis demandé combien je pouvais mettre de jardins sur le terrain en les alignant bien (ce que je n'ai pas envie de faire) : voici donc, sans bâtiment ni serres un schéma de ce genre de situation : 41 jardins soit 4100 m2.


Ensuite j'ai réfléchi en me disant que je pouvais peut-être changer "l'orientation" des jardins et passer du "format paysage" ou "format portrait". Ce n'est qu'à moitié anecdotique car il sera préférable d'avoir des planches orientées nord-sud afin qu'elles profitent au maximum d'ensoleillement par l'Est puis l'Ouest et qu'il n'y ait pas une face exposée au nord (donc plus froide, plus humide).

Ci-dessous un plan de jardin à 6 planches de 1,2 m de large - c'était pour tester avant que je ne fasse les mesures évoquées précédemment, donc je ne retiendrai pas cette largeur - mais c'est le seul schéma "format portrait" que j'ai dessiné - avec des passes-pieds de 40 cm de large (l'objectif était de maximiser la surface de culture en minimisant les "espaces perdus").

Ci-dessous j'ai gardé le "format portrait" mais avec des jardins de 20 m de long par 14 m de large (10 planches de 1m de larges et 10 passes-pieds de 40 cm, ce qui fait 200 m2 cultivable par jardin) : j'en fait rentrer 15 dans l'agencement suivant, soit 3000 m2 cultivables, + le bâtiment + 2 serres de 20 x 7 m (280 m2).

en orange j'ai figuré les zones de passage possible pour un véhicule, en bleu les conduites d'eau depuis le compteur en bord de route.

C'est toute l'avancée de mes réflexions pour le moment. Je pense que ça va encore évoluer dans les jours/semaines à venir. Si vous voulez vous amuser je laisse un plan vierge ci-dessous : je serai preneur de toutes vos idées et suggestions.
Remarque : sur mes plans figurent diverses lignes de repérages des ombres portées (que je pense avoir beaucoup exagérées : ça dépend de la hauteur des arbres et je ne les ai pas mesurés), d'une zone de protection contre le vent via la haie que nous sommes en train d'implanter en bordure ouest (donc c'est encore hypothétique, mais c'est l'objectif), ou encore la distance minimale aux habitations pour l'installation de bâtiments d'élevages (si je veux des chevaux ou des ânes... !), oui : malheureusement les espaces autorisés les plus proches sont dans le roncier, qui est en zone N au PLU donc non constructible, même pour l'agriculture...

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